Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
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Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
Il y avait bien des lunes que je n’avais plus chassé sérieusement l’ours noir (si ma mémoire est intacte, mon dernier tir d’ours remontait à 1993, dans le comté de Montmagny), j’ai donc choisi de renouer avec une passion très ancienne en confiant l’organisation de cette chasse-aventure à un pourvoyeur de la Côte-Nord du Québec.
Il vient un âge et des circonstances où même le chasseur d’expérience est mieux servi par un pourvoyeur professionnel que par ses forces déclinantes. L’organisation d’une chasse à l’ours fructueuse requiert en effet beaucoup de travail et de temps.
Exception faite de la toundra du Grand-Nord québécois, le territoire de chasse de la Belle Province est principalement constitué par la Forêt Boréale. C’est dans cette forêt riche et dense que vit et prospère une population probable de 80.000 ours noirs québécois.
La chasse sportive prélève bon-an, mal –an quelques 3000 individus, dont la plupart sont tirés par des chasseurs non-résidents de la province.
L’ours noir n’a jamais connu la faveur des chasseurs québécois:
Ses habitudes alimentaires (au printemps il se nourrit volontiers de charognes), la prédation qu’il exerce sur le cerf de Virginie et l’élan d’Amérique, de même que les larcins dont il se rend coupable au contact des agriculteurs, des campeurs, voire des citadins lui ont valu de tous temps une réputation pour le moins équivoque auprès des colons canadiens.
L’image de marque est de loin plus favorable chez les autochtones qui lui vouent encore à ce jour culte et respect car ils le considèrent comme leur cousin :
"Ojé-Maskwa, la première ourse, nous transporte au début des temps. Au temps où il n’y avait rien, rien qu’un grand tapis de velours noir. Elle remonte le temps comme on remonte une rivière et nous guide jusqu’au grand Manitou, celui qui manie tout, celui qui a créé le monde..."
(Nadine Walsh)
Au plan réglementaire, le ministère québécois de la chasse accorde un double statut à l’espèce : celui de grand gibier, mais aussi d’animal à fourrure. En sus de la chasse sportive, l’ours noir fait l’objet d’un trappage désormais modéré, car de nos jours la valeur vénale des peaux est peu élevée.
Si les toques des soldats britanniques sont toujours encore réalisées avec des peaux d’ours noirs canadiens, les autres débouchés sont relativement faibles.
Au cours des années 80 beaucoup d’ours noirs furent tués pour la seule valeur de leur vésicule biliaire, fortement convoitée par la pharmacopée chinoise pour ses vertus antipyrétiques. Les dents et les griffes ont aussi fait l’objet des trafics louches qui, au final ont suscités une saine réaction de contrôle de la part des autorités du CITES.
Quoiqu’il en soit, on peut affirmer avec certitude que l’espèce est gérée adéquatement et ne fait aucunement face à des risques d’extinction, ni aux USA, ni au Canada.
L’ours noir est le moins corpulent des ursidés nord-américains. Les mâles adultes atteignent très exceptionnellement des poids de 800 lb. tandis que les femelles les plus corpulentes ne dépassent pas la marque des 3-400 lb tard l’automne, avant d’entrer en hibernation.
La corpulence de ces animaux varie en fonction de la saison. Au printemps, lorsqu’ils quittent leurs «ouaches », les ours noirs peuvent avoir perdu la moitié de leur poids de l’automne précédent.
En moyenne les mâles adultes affichent environ 350 lb tard l’automne, tandis que les femelles de même âge pèsent environ 250 lb à cette période.
L’ours noir n’est pas une espèce très prolifique. Les femelles ne portent pas avant l’âge de 3 ans, et par la suite elles ne sont gravides que tous les 2 ans. Les petits naissent en janvier. Ils pèsent environ 1 lb à la naissance et trouvent eux-mêmes les tétines de leur mère assoupie. Les portées sont de l’ordre de 2 à 4 oursons, mais le taux de mortalité des jeunes est élevé malgré l’attention et la sollicitude des ourses.
La curiosité naturelle et l’impétuosité des oursons, spécialement des mâles, entraînent de nombreux accidents. Les ours mâles sont cannibales et peuvent exercer une prédation sur leur propre espèce. Néanmoins, l’ourse suitée défend sa progéniture avec le dernier acharnement, à telle enseigne qu’elle peut mettre en fuite un mâle qui pèse le double de son propre poids.
L’animal qui est aussi un grimpeur émérite est évidement dangereux pour l’Homme. La majorité des mortalités humaines causées par les ours en Amérique sont le fait des ours noirs, et non pas des ours blancs ou bruns. Il est donc recommandé de retraiter prudemment en cas de rencontre fortuite avec l’ours noir.
Pour avoir moi-même vécu à deux reprises des charges délibérées et pour avoir été témoin durant ma chasse récente des réactions fulgurantes de l’ours noir adulte je ne peux qu’appuyer le bien-fondé de cette recommandation.
(à suivre…)
Il vient un âge et des circonstances où même le chasseur d’expérience est mieux servi par un pourvoyeur professionnel que par ses forces déclinantes. L’organisation d’une chasse à l’ours fructueuse requiert en effet beaucoup de travail et de temps.
Exception faite de la toundra du Grand-Nord québécois, le territoire de chasse de la Belle Province est principalement constitué par la Forêt Boréale. C’est dans cette forêt riche et dense que vit et prospère une population probable de 80.000 ours noirs québécois.
La chasse sportive prélève bon-an, mal –an quelques 3000 individus, dont la plupart sont tirés par des chasseurs non-résidents de la province.
L’ours noir n’a jamais connu la faveur des chasseurs québécois:
Ses habitudes alimentaires (au printemps il se nourrit volontiers de charognes), la prédation qu’il exerce sur le cerf de Virginie et l’élan d’Amérique, de même que les larcins dont il se rend coupable au contact des agriculteurs, des campeurs, voire des citadins lui ont valu de tous temps une réputation pour le moins équivoque auprès des colons canadiens.
L’image de marque est de loin plus favorable chez les autochtones qui lui vouent encore à ce jour culte et respect car ils le considèrent comme leur cousin :
"Ojé-Maskwa, la première ourse, nous transporte au début des temps. Au temps où il n’y avait rien, rien qu’un grand tapis de velours noir. Elle remonte le temps comme on remonte une rivière et nous guide jusqu’au grand Manitou, celui qui manie tout, celui qui a créé le monde..."
(Nadine Walsh)
Au plan réglementaire, le ministère québécois de la chasse accorde un double statut à l’espèce : celui de grand gibier, mais aussi d’animal à fourrure. En sus de la chasse sportive, l’ours noir fait l’objet d’un trappage désormais modéré, car de nos jours la valeur vénale des peaux est peu élevée.
Si les toques des soldats britanniques sont toujours encore réalisées avec des peaux d’ours noirs canadiens, les autres débouchés sont relativement faibles.
Au cours des années 80 beaucoup d’ours noirs furent tués pour la seule valeur de leur vésicule biliaire, fortement convoitée par la pharmacopée chinoise pour ses vertus antipyrétiques. Les dents et les griffes ont aussi fait l’objet des trafics louches qui, au final ont suscités une saine réaction de contrôle de la part des autorités du CITES.
Quoiqu’il en soit, on peut affirmer avec certitude que l’espèce est gérée adéquatement et ne fait aucunement face à des risques d’extinction, ni aux USA, ni au Canada.
L’ours noir est le moins corpulent des ursidés nord-américains. Les mâles adultes atteignent très exceptionnellement des poids de 800 lb. tandis que les femelles les plus corpulentes ne dépassent pas la marque des 3-400 lb tard l’automne, avant d’entrer en hibernation.
La corpulence de ces animaux varie en fonction de la saison. Au printemps, lorsqu’ils quittent leurs «ouaches », les ours noirs peuvent avoir perdu la moitié de leur poids de l’automne précédent.
En moyenne les mâles adultes affichent environ 350 lb tard l’automne, tandis que les femelles de même âge pèsent environ 250 lb à cette période.
L’ours noir n’est pas une espèce très prolifique. Les femelles ne portent pas avant l’âge de 3 ans, et par la suite elles ne sont gravides que tous les 2 ans. Les petits naissent en janvier. Ils pèsent environ 1 lb à la naissance et trouvent eux-mêmes les tétines de leur mère assoupie. Les portées sont de l’ordre de 2 à 4 oursons, mais le taux de mortalité des jeunes est élevé malgré l’attention et la sollicitude des ourses.
La curiosité naturelle et l’impétuosité des oursons, spécialement des mâles, entraînent de nombreux accidents. Les ours mâles sont cannibales et peuvent exercer une prédation sur leur propre espèce. Néanmoins, l’ourse suitée défend sa progéniture avec le dernier acharnement, à telle enseigne qu’elle peut mettre en fuite un mâle qui pèse le double de son propre poids.
L’animal qui est aussi un grimpeur émérite est évidement dangereux pour l’Homme. La majorité des mortalités humaines causées par les ours en Amérique sont le fait des ours noirs, et non pas des ours blancs ou bruns. Il est donc recommandé de retraiter prudemment en cas de rencontre fortuite avec l’ours noir.
Pour avoir moi-même vécu à deux reprises des charges délibérées et pour avoir été témoin durant ma chasse récente des réactions fulgurantes de l’ours noir adulte je ne peux qu’appuyer le bien-fondé de cette recommandation.
(à suivre…)
Dernière édition par oldshot le Mer 19 Juin 2013 - 4:07, édité 3 fois
oldshot- modo
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Date d'inscription : 25/01/2010
Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
17.06.2013
Passionnant , merci Oldshot.
Passionnant , merci Oldshot.
Buck- hors classe
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Date d'inscription : 05/12/2006
Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
Au top oldshot J'attends la suite avec impatience Vivement mes diplomes en poche pour aller au canada
Antoine59- general
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Date d'inscription : 21/01/2012
Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
super intéressant merci beaucoup! Beaucoup parle de la chasse a l'ours mais peu l'on vraiment pratiqué donc c'est vraiment un bon éclairage!
extincteur- general
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Date d'inscription : 14/01/2011
Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
moi je suis impatient de voir en photo le ou les trophées de notre ami (et le récit qui va avec, bien sûr) !!
berserk- hors classe
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
Merci olshot
J'attends de lire la suite avec impatience !
J'attends de lire la suite avec impatience !
futabarex- major-general
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Date d'inscription : 03/04/2010
Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
(...suite)
Le choix de la carabine et du calibre les plus appropriés pour cette chasse est fonction de deux éléments :
-l’environnement de chasse qui, en Amérique du nord peut impliquer des distances de tir très variables, allant du bout portant aux longues distances,
- le poids maximum de l’animal qui est, comme je l’ai indiqué variable selon le sexe et l’âge du spécimen:si les ours noirs de 800 lb sont rares, la rencontre avec l’exception ne peut pas être totalement exclue.
Par précaution j’avais choisi d’emporter deux carabines équipées chacune d’une lunette à grossissement variable. En effet, même si l’on transporte les armes dans des coffres bien garnis de mousse de polyuréthane, les vibrations et les secousses de la route peuvent dérégler, voire mettre hors d’état une optique de tir.
La pourvoirie « Grand Lac du Nord » est distante de 57 km. de la rte. 138 (appelée aussi « Route des Baleines »…). Le trajet qui prend environ une heure s’effectue sur un chemin forestier assez cahoteux, au long de la très belle rivière Portneuf réputée pour la descente en canot et pour la pêche à la truite.
Pour la cause, mon choix de carabines s’était porté sur ma Winchester Mod. 70 en calibre 30-06 Sprfld, avec lunette Barska « Euro 30 » 2,5-10x56 mm. à réticule 4A, et comme « back-up » sur ma Savage 110 L.A. en calibre 7mm. Rem. Magnum, avec lunette Burris « Fullfield » 3-9x40 et réticule Ballistic-Plex.
http://www.barska.com/Euro-30_Rifle_Scopes-BARSKA_2.5-10x56_EURO-30_SCOPE.html
http://www.opticsplanet.com/burris-3-9x40mm-fullfield-ii-rifle-scope.html
A l’arrivée à la pourvoirie, une vérification rapide des optiques à l’aide de mon collimateur Bushnell m’avait rassuré sur leur état et les réglages.
Dans le calibre 30-06 Sprfld. mon choix s’était porté sur la gamme des munitions « Premier A-Frame » de Remington. Le projectile « A-Frame » ressemble à la balle Nosler « Partition », à cela près que la balle cloisonnée et fusionnée de Swift semble retenir davantage de poids et d’homogénéité après l’impact que la « Partition » de Nosler.
http://www.norma.cc/en/Products/Components/Bullets/Swift-A-Frame/
Une balle « sérieuse » et une munition précise qui feraient fort bien l’affaire pour l’affût des grands coiffés dans ma vieille Alsace.
En calibre 7 mm. Rem. Magnum j’avais opté pour l’antédiluvienne munition Impérial à balle demi-blindée ronde de 175 gr. dont il me restait une boîte complète de cartouches en inventaire.
Munition éprouvée, avec balle ronde à forte densité de section, autrefois réputée pour son fort potentiel de pénétration aux courtes à moyennes distances. Le type de balle qui a sa place dans les battue au sanglier en France.
Les deux carabines étaient réglées pour un zéro à 100 yards, soit environ à -2,5 cm. @ 50 yards.
Le trajet depuis Saint-Georges jusqu’à l’embranchement de la route forestière, quelques km. à l’est de la localité de Portneuf-sur-Mer représentait environ 7 heures de route avec notre pick-up Ford « Ranger » (alias : « Douglas »).
http://www.cargurus.com/Cars/1998-Ford-Ranger-2-Dr-XLT-Standard-Cab-Stepside-SB-Overview-t789
L’atoucas n’est ni très jeune, ni très puissant, mais les deux roues motrices sont propulsées par un vaillant moteur 4 cylindres de Mazda. La frugalité est sans doute la plus belle qualité de ce véhicule, car sur le trajet en montagnes russes de la Côte-Nord « Douglas » s’est contenté d’une moyenne de 8, 5 litres aux 100 km.
Au passif de « Douglas », une suspension qui rappelle les chars à bancs de mon enfance et qui a fait pester Madame Oldshot à plusieurs reprises pendant que je m’agrippais au volant en sautillant sur les nids de poules de la route forestière.
(à suivre)
Le choix de la carabine et du calibre les plus appropriés pour cette chasse est fonction de deux éléments :
-l’environnement de chasse qui, en Amérique du nord peut impliquer des distances de tir très variables, allant du bout portant aux longues distances,
- le poids maximum de l’animal qui est, comme je l’ai indiqué variable selon le sexe et l’âge du spécimen:si les ours noirs de 800 lb sont rares, la rencontre avec l’exception ne peut pas être totalement exclue.
Par précaution j’avais choisi d’emporter deux carabines équipées chacune d’une lunette à grossissement variable. En effet, même si l’on transporte les armes dans des coffres bien garnis de mousse de polyuréthane, les vibrations et les secousses de la route peuvent dérégler, voire mettre hors d’état une optique de tir.
La pourvoirie « Grand Lac du Nord » est distante de 57 km. de la rte. 138 (appelée aussi « Route des Baleines »…). Le trajet qui prend environ une heure s’effectue sur un chemin forestier assez cahoteux, au long de la très belle rivière Portneuf réputée pour la descente en canot et pour la pêche à la truite.
Pour la cause, mon choix de carabines s’était porté sur ma Winchester Mod. 70 en calibre 30-06 Sprfld, avec lunette Barska « Euro 30 » 2,5-10x56 mm. à réticule 4A, et comme « back-up » sur ma Savage 110 L.A. en calibre 7mm. Rem. Magnum, avec lunette Burris « Fullfield » 3-9x40 et réticule Ballistic-Plex.
http://www.barska.com/Euro-30_Rifle_Scopes-BARSKA_2.5-10x56_EURO-30_SCOPE.html
http://www.opticsplanet.com/burris-3-9x40mm-fullfield-ii-rifle-scope.html
A l’arrivée à la pourvoirie, une vérification rapide des optiques à l’aide de mon collimateur Bushnell m’avait rassuré sur leur état et les réglages.
Dans le calibre 30-06 Sprfld. mon choix s’était porté sur la gamme des munitions « Premier A-Frame » de Remington. Le projectile « A-Frame » ressemble à la balle Nosler « Partition », à cela près que la balle cloisonnée et fusionnée de Swift semble retenir davantage de poids et d’homogénéité après l’impact que la « Partition » de Nosler.
http://www.norma.cc/en/Products/Components/Bullets/Swift-A-Frame/
Une balle « sérieuse » et une munition précise qui feraient fort bien l’affaire pour l’affût des grands coiffés dans ma vieille Alsace.
En calibre 7 mm. Rem. Magnum j’avais opté pour l’antédiluvienne munition Impérial à balle demi-blindée ronde de 175 gr. dont il me restait une boîte complète de cartouches en inventaire.
Munition éprouvée, avec balle ronde à forte densité de section, autrefois réputée pour son fort potentiel de pénétration aux courtes à moyennes distances. Le type de balle qui a sa place dans les battue au sanglier en France.
Les deux carabines étaient réglées pour un zéro à 100 yards, soit environ à -2,5 cm. @ 50 yards.
Le trajet depuis Saint-Georges jusqu’à l’embranchement de la route forestière, quelques km. à l’est de la localité de Portneuf-sur-Mer représentait environ 7 heures de route avec notre pick-up Ford « Ranger » (alias : « Douglas »).
http://www.cargurus.com/Cars/1998-Ford-Ranger-2-Dr-XLT-Standard-Cab-Stepside-SB-Overview-t789
L’atoucas n’est ni très jeune, ni très puissant, mais les deux roues motrices sont propulsées par un vaillant moteur 4 cylindres de Mazda. La frugalité est sans doute la plus belle qualité de ce véhicule, car sur le trajet en montagnes russes de la Côte-Nord « Douglas » s’est contenté d’une moyenne de 8, 5 litres aux 100 km.
Au passif de « Douglas », une suspension qui rappelle les chars à bancs de mon enfance et qui a fait pester Madame Oldshot à plusieurs reprises pendant que je m’agrippais au volant en sautillant sur les nids de poules de la route forestière.
(à suivre)
Dernière édition par oldshot le Mer 19 Juin 2013 - 4:53, édité 6 fois
oldshot- modo
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
18.06.2013
Non sérieusement , je pense que notre ami Oldshot collabore avec le ministère de l'immigration
Non sérieusement , je pense que notre ami Oldshot collabore avec le ministère de l'immigration
Buck- hors classe
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
un ours à bout portant, purée, je le souhaite à personne !!!oldshot a écrit:Le choix de la carabine et du calibre les plus appropriés pour cette chasse est fonction de deux éléments :
-l’environnement de chasse lui-même, qui en Amérique du nord peut impliquer des distances de tir très variables, allant du bout portant aux longues distances
berserk- hors classe
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
et un autre bout...
Toujours est-il que nous arrivâmes au chalet d’accueil de la pourvoirie aux alentours de 15:30 h., au terme d’un long trajet sous la pluie, laquelle, sans doute impressionnée par notre courageuse prestation, se retira du paysage pour faire place à une soirée fraiche sous le ciel dégagé.
Christian Tremblay, le propriétaire de céans, nous désigna de la main le chalet qu’il nous avait réservé au camp du secteur « Grand Lac du Nord », et sans tarder davantage il fallut décharger « Douglas » car dans les 2 heures il faudrait monter au mirador pour un premier affût du soir.
Madame Oldshot n’avait pas lésiné sur les préparatifs : tous les atours de chasse venaient en triple exemplaire, sans même parler des victuailles qui, au besoin permettraient de tenir un siège de 3 semaines et même davantage.
La question qui se posait à présent était celle du choix de la carabine du premier affût. Ne parvenant pas à me décider moi-même je confiais ce choix capital à ma partenaire de chasse qui, sans plus attendre, exécuta les incantations chamaniques qui entraînent la possession de l’officiante par l’esprit du loup :
Emstrang Gram
Bigà bigà ic calle Gram
Bure bure ic raede tan
Emstrang Gram
Le moustiquaire de la porte du chalet se mit aussitôt à trembler, tandis que Madame Oldshot en transe, les yeux mi-clos, désignait de l’index l’étui qui contenait ma Savage Mod. 110 LA.
Au même instant, debout dans l’encadrement de la porte, Christian Tremblay venait nous cueillir pour monter au mirador sans autre délai.
Le cortège se mit en route, le véhicule tout terrain conduit par Christian précédant « Douglas », avec dedans votre serviteur et Madame Oldshot.
Le mirador était baptisé de longue date « La cache de l’invalide ». Le nom réfère à un client de la pourvoirie qui, partiellement invalide, y aurait connu plusieurs succès au cours des saisons précédentes.
L’installation consiste dans une plateforme de planches sur pilotis d’environ 2 m. de haut, sur laquelle est posé un cabanon de 80 cm. x 80 cm. avec ouverture vers l’avant, deux meurtrières latérales, et l’accès à l’arrière. A l’intérieur on trouve une planche de 2 pouces x 5 pouces et une chaise pliante. Les ouvertures sont masquées par des rideaux en feutrine grise.
Exceptionnellement on accède au jouquois par un escalier en bois, façonné à dessein pour éviter à l’invalide d’y grimper par une échelle, et accessoirement pour accommoder l’ours affamé qui voudrait croquer un chasseur avant de se rendre aux appâts.
Les appâts disposés de face à 35-40 m. consistent en biscuits écrasés, mêlés d’abats faisandés à point et nappés de sirop d’érable hors d’âge. Cette potée rustique quoique fortifiante est dissimulée, qui sous un tas de rondins, qui dans un baril de 45 gallons ouvert d’un seul côté. Les ours connaissent fort bien ces salles à manger campagnardes dont le modèle est universel dans la province de Québec.
J’appâtais moi-même de la sorte au cours des années 70. Comble du luxe, je suspendais même des sacs de jute bourrés d’appâts aux branches des arbres alentours, afin de transporter au loin les effluves appétissantes dont les ours noirs raffolent tellement.
A l’occasion les ours d’antan se servaient de mes sacs comme punching-balls.
En fait, la chose qui a le plus changé depuis les belles années 70 c’est mon tour de taille et celui de Madame Oldshot.
Tenir à deux dans un cabanon de 80 cm. x 80 cm. relève désormais de l’exploît irréalisable, de sorte que ma partenaire de chasse avait choisi de s’installer dans le cadre de l’ouverture, drapée en partie par le précité rideau en feutrine.
Excellente stratégie car chacun sait que les ours noirs s’organisent toujours pour accéder aux appâts par le plus court chemin, de sorte que notre client devait normalement sortir de sa « trail » droit devant nous.
C’est en tous cas le scénario qui me trottait dans la tête tandis que sous nos yeux des écureuils roux pillaient les appâts et que les mouches noires, moustiques et autres miasmes se lançaient férocement à l’assaut de nos pauvres Etres.
Nous avions en effet omis d'apporter le flacon de répulsif à moustiques.
Il était maintenant 19:20 h. et la forme de la planche de 2 pouces x 5 pouces achevait de s’imprimer profondément dans mes fesses.
La règle première du chasseur d’ours est l’immobilité et le silence absolu. Pour avoir très souvent chassé ce gibier, Madame Oldshot ne communique que par gestes, si bien que je compris immédiatement la signification de l'index s'enfonçant dans mes côtes. Le geste suivant indiquait qu'un ours s'avançait dans le sentier, à la droite du mirador.
J’épaulais ma carabine avant même de voir l’ours qui apparut effectivement en contrebas, tandis qu'il se dirigeait lestement vers les appâts.
La tentation de figer l’animal sur place prit le dessus. Je posais le réticule entre les omoplates et le coup partit !
La réaction du fauve fut tout aussi fulgurante : un grand sursaut et un décollage parfait en ligne droite, suivi d’un virage à 90 ° vers la gauche, puis d’un roulé-boulé parfait dans l’escarpement qui, 10 m. plus bas mène au ruisseau.
Ensuite revint le silence total.
Et Madame Oldshot de conclure avec un réalisme certain:
« Tu l’as manqué… »
(ne manquez pas l'épisode suivant: "L'étoile d'Oldshot aurait-elle pâli?")
Toujours est-il que nous arrivâmes au chalet d’accueil de la pourvoirie aux alentours de 15:30 h., au terme d’un long trajet sous la pluie, laquelle, sans doute impressionnée par notre courageuse prestation, se retira du paysage pour faire place à une soirée fraiche sous le ciel dégagé.
Christian Tremblay, le propriétaire de céans, nous désigna de la main le chalet qu’il nous avait réservé au camp du secteur « Grand Lac du Nord », et sans tarder davantage il fallut décharger « Douglas » car dans les 2 heures il faudrait monter au mirador pour un premier affût du soir.
Madame Oldshot n’avait pas lésiné sur les préparatifs : tous les atours de chasse venaient en triple exemplaire, sans même parler des victuailles qui, au besoin permettraient de tenir un siège de 3 semaines et même davantage.
La question qui se posait à présent était celle du choix de la carabine du premier affût. Ne parvenant pas à me décider moi-même je confiais ce choix capital à ma partenaire de chasse qui, sans plus attendre, exécuta les incantations chamaniques qui entraînent la possession de l’officiante par l’esprit du loup :
Emstrang Gram
Bigà bigà ic calle Gram
Bure bure ic raede tan
Emstrang Gram
Le moustiquaire de la porte du chalet se mit aussitôt à trembler, tandis que Madame Oldshot en transe, les yeux mi-clos, désignait de l’index l’étui qui contenait ma Savage Mod. 110 LA.
Au même instant, debout dans l’encadrement de la porte, Christian Tremblay venait nous cueillir pour monter au mirador sans autre délai.
Le cortège se mit en route, le véhicule tout terrain conduit par Christian précédant « Douglas », avec dedans votre serviteur et Madame Oldshot.
Le mirador était baptisé de longue date « La cache de l’invalide ». Le nom réfère à un client de la pourvoirie qui, partiellement invalide, y aurait connu plusieurs succès au cours des saisons précédentes.
L’installation consiste dans une plateforme de planches sur pilotis d’environ 2 m. de haut, sur laquelle est posé un cabanon de 80 cm. x 80 cm. avec ouverture vers l’avant, deux meurtrières latérales, et l’accès à l’arrière. A l’intérieur on trouve une planche de 2 pouces x 5 pouces et une chaise pliante. Les ouvertures sont masquées par des rideaux en feutrine grise.
Exceptionnellement on accède au jouquois par un escalier en bois, façonné à dessein pour éviter à l’invalide d’y grimper par une échelle, et accessoirement pour accommoder l’ours affamé qui voudrait croquer un chasseur avant de se rendre aux appâts.
Les appâts disposés de face à 35-40 m. consistent en biscuits écrasés, mêlés d’abats faisandés à point et nappés de sirop d’érable hors d’âge. Cette potée rustique quoique fortifiante est dissimulée, qui sous un tas de rondins, qui dans un baril de 45 gallons ouvert d’un seul côté. Les ours connaissent fort bien ces salles à manger campagnardes dont le modèle est universel dans la province de Québec.
J’appâtais moi-même de la sorte au cours des années 70. Comble du luxe, je suspendais même des sacs de jute bourrés d’appâts aux branches des arbres alentours, afin de transporter au loin les effluves appétissantes dont les ours noirs raffolent tellement.
A l’occasion les ours d’antan se servaient de mes sacs comme punching-balls.
En fait, la chose qui a le plus changé depuis les belles années 70 c’est mon tour de taille et celui de Madame Oldshot.
Tenir à deux dans un cabanon de 80 cm. x 80 cm. relève désormais de l’exploît irréalisable, de sorte que ma partenaire de chasse avait choisi de s’installer dans le cadre de l’ouverture, drapée en partie par le précité rideau en feutrine.
Excellente stratégie car chacun sait que les ours noirs s’organisent toujours pour accéder aux appâts par le plus court chemin, de sorte que notre client devait normalement sortir de sa « trail » droit devant nous.
C’est en tous cas le scénario qui me trottait dans la tête tandis que sous nos yeux des écureuils roux pillaient les appâts et que les mouches noires, moustiques et autres miasmes se lançaient férocement à l’assaut de nos pauvres Etres.
Nous avions en effet omis d'apporter le flacon de répulsif à moustiques.
Il était maintenant 19:20 h. et la forme de la planche de 2 pouces x 5 pouces achevait de s’imprimer profondément dans mes fesses.
La règle première du chasseur d’ours est l’immobilité et le silence absolu. Pour avoir très souvent chassé ce gibier, Madame Oldshot ne communique que par gestes, si bien que je compris immédiatement la signification de l'index s'enfonçant dans mes côtes. Le geste suivant indiquait qu'un ours s'avançait dans le sentier, à la droite du mirador.
J’épaulais ma carabine avant même de voir l’ours qui apparut effectivement en contrebas, tandis qu'il se dirigeait lestement vers les appâts.
La tentation de figer l’animal sur place prit le dessus. Je posais le réticule entre les omoplates et le coup partit !
La réaction du fauve fut tout aussi fulgurante : un grand sursaut et un décollage parfait en ligne droite, suivi d’un virage à 90 ° vers la gauche, puis d’un roulé-boulé parfait dans l’escarpement qui, 10 m. plus bas mène au ruisseau.
Ensuite revint le silence total.
Et Madame Oldshot de conclure avec un réalisme certain:
« Tu l’as manqué… »
(ne manquez pas l'épisode suivant: "L'étoile d'Oldshot aurait-elle pâli?")
oldshot- modo
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
salaud, tu nous fais le coup de la coupure de pub au moment le plus tendu !!!
Tu as d'excellents talents de conteur, alors si les photos à venir sont du même acabit, on va se régaler !
Allez les autres, avec moi : "la suite, la suite, la suite !!!!!!!!!!!!!!!"
Tu as d'excellents talents de conteur, alors si les photos à venir sont du même acabit, on va se régaler !
Allez les autres, avec moi : "la suite, la suite, la suite !!!!!!!!!!!!!!!"
berserk- hors classe
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
Ah non, c'est du sadisme de nous planter comme ça.
Super bien écrit, j'ai adoré les incantations chamaniques de ton épouse. Moi-même j'ai souvent recourt à ce rituel, quand il s'agit de choisir une bière dans un estaminet
La suite, vite!
Super bien écrit, j'ai adoré les incantations chamaniques de ton épouse. Moi-même j'ai souvent recourt à ce rituel, quand il s'agit de choisir une bière dans un estaminet
La suite, vite!
Maxx- colonel
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
La suite , la suite
Antoine59- general
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futabarex- major-general
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
(...suite)
Marc est un très bon et vieil ami. Je l’ai rencontré autrefois, journaliste d’envergure, alors qu’il couvrait les événements sur la rive-sud de la capitale québécoise pour le prestigieux quotidien « Le Soleil » de Québec.
Marc est depuis toujours un fin connaisseur et chasseur des oiseaux migrateurs, canards, oies, outardes du Québec. Sa passion pour la nature sauvage s’étend également au trappage et à la chasse des gros gibiers indigènes : ours, cerf de Virginie et élan d’Amérique.
Retraité depuis 4 ans, ce bon et fidèle camarade affectionne particulièrement la Côte-Nord québécoise pour y avoir longtemps vécu et fait carrière pour le même journal « Le Soleil ».
L’Homme possède également une bonne connaissance des mœurs et des langues amérindiennes .
Marc fréquente la pourvoirie « Grand Lac du Nord » depuis plusieurs années. Ses compétences lui ont valu ce printemps de se voir confier par Christian Tremblay la responsabilité d’appâter et de guider les chasseurs d’ours de passage à la pourvoirie.
La ressemblance physique avec Grizzly Adams est indéniable. Suivre ce passionné pendant sa ronde d’appâtage avec pour seule défense un tomahawk et sa chienne Mobby est en soi un regard sur l’aventure authentique.
Je devais me rendre à l’évidence : la balle avait manqué la cible. La recherche avec l’aide de Mobby n’avait produit qu’une touffe de duvet d’ours. J’étais à la fois désolé et heureux.
Désolé parce que la vraie chasse à l’ours n’a jamais été une activité facile et que je méritais un blâme sérieux pour avoir montré autant d’impatience, alors qu’en réalité l’ours m’appartenait déjà ! Je n’avais plus qu’à guetter l’instant propice pour placer une balle idéale.
Heureux parce que l’animal était de toute évidence sain et sauf. Jamais Mobby n’avait léché le sol, une branche ou une feuille. Mobby lèche le sang…
L’explication du coup de feu malheureux était finalement simple : tir de haut dans un angle très prononcé. La balle avait passé au-dessus du point visé dans la lunette.
Dur à encaisser pour le moral d’un vétéran-chasseur d’ours. Une déconvenue qui s’ajoutait à celle du cerf de Virginie manqué l’automne dernier durant un affût par grand froid. A vrai dire, pendant le souper en tête-à-tête avec Madame Oldshot j’étais à deux doigts d’annoncer mon abandon de la chasse aux grands gibiers. Pire encore, s’il n’en avait tenu qu’à moi-même j’aurais volontiers remballé nos affaires pour un retour anticipé à Saint-Georges.
La première nuitée dans le chalet fut glaciale. L’attisée hâtivement préparée dans le fourneau à combustion lente s’estompa rapidement. Oubli de taille : nous avions omis d’apporter une literie suffisante. Vu l’heure tardive nous avons choisi de nous couvrir avec nos vêtements plutôt que d’aller emprunter des couvertures au chalet d’accueil.
Le ronronnement de la méga-génératrice du camp nous réveilla sous un ciel bleu ensoleillé dès 6 heures.
Les chalets de la pourvoirie sont équipés de cuisinières et frigos au propane. Il offrent aussi douche avec eau chaude et WC. L’eau du robinet est de très bonne qualité. La cuisine est pourvue en vaisselle, couverts, poëlonnes et casseroles.
Le déjeuner canadien traditionnel m’attendait au sortir de la douche : œufs frits, bacon, saucisses, sirop d’érable, confiture de bleuets, patates rissolées, jus d’orange et café au lait. Tout ce qu’un bon cardiologue déconseille à ses patients en temps normal, mais dont personne ne voudrait se priver à l’occasion d’une équipée semblable.
Plus matinaux que moi, Marc et Mobby m’attendaient pour la tournée des « spots » devant leur pick-up GM à 4 roues motrices déjà chargé d’appâts.
En langage d’initiés, un « spot » est un lieu de chasse. La pourvoirie « Grand Lac du Nord » qui s’étend sur près de 100 km2 en compte au moins une douzaine, relativement distants les uns des autres, et dont la très grande majorité sont visités en permanence par des ours.
Maintenir l’intérêt des ours pour chacun de ces « spots » requiert beaucoup de temps et d’énergie, d’autant que certains sont situés au bords des lacs et ne sont accessibles qu’en chaloupes à moteurs.
La tournée d’appâtage est aussi l’occasion de rencontres avec des élans d’Amérique présents en bonnes densités sur ce territoire. Les observations sur les chemins sont fréquentes le soir car ces grands cervidés sont littéralement harcelés par les mouches noires et les moustiques dans les zones humides et les pessières d’épinettes noires.
De jour ils aiment fréquenter les bordures des lacs et se mettre à l’eau à proximité des jeunes repousses de bois francs qui constituent leurs gagnages de prédilection.
L’objectif de la tournée était bien-sûr de m’offrir le choix du lieu de mon prochain affût, ce qui n’était pas tout à fait évident compte-tenu du fait que mes « petits problèmes » de circulation me compliquent singulièrement la vie en matière de marche.
Des années de consommation de la cigarettes, trop de sédentarité et peut-être une part de génétique défavorable ont en effet largement réduit ma mobilité.
Il reste que j’avais l’embarras du choix, étant en ce début de semaine le seul chasseur d’ours présent dans la pourvoirie dont les autres clients de l’heure étaient tous des pêcheurs, soit en groupes, soit en couples.
(...à suivre)
Marc est un très bon et vieil ami. Je l’ai rencontré autrefois, journaliste d’envergure, alors qu’il couvrait les événements sur la rive-sud de la capitale québécoise pour le prestigieux quotidien « Le Soleil » de Québec.
Marc est depuis toujours un fin connaisseur et chasseur des oiseaux migrateurs, canards, oies, outardes du Québec. Sa passion pour la nature sauvage s’étend également au trappage et à la chasse des gros gibiers indigènes : ours, cerf de Virginie et élan d’Amérique.
Retraité depuis 4 ans, ce bon et fidèle camarade affectionne particulièrement la Côte-Nord québécoise pour y avoir longtemps vécu et fait carrière pour le même journal « Le Soleil ».
L’Homme possède également une bonne connaissance des mœurs et des langues amérindiennes .
Marc fréquente la pourvoirie « Grand Lac du Nord » depuis plusieurs années. Ses compétences lui ont valu ce printemps de se voir confier par Christian Tremblay la responsabilité d’appâter et de guider les chasseurs d’ours de passage à la pourvoirie.
La ressemblance physique avec Grizzly Adams est indéniable. Suivre ce passionné pendant sa ronde d’appâtage avec pour seule défense un tomahawk et sa chienne Mobby est en soi un regard sur l’aventure authentique.
Je devais me rendre à l’évidence : la balle avait manqué la cible. La recherche avec l’aide de Mobby n’avait produit qu’une touffe de duvet d’ours. J’étais à la fois désolé et heureux.
Désolé parce que la vraie chasse à l’ours n’a jamais été une activité facile et que je méritais un blâme sérieux pour avoir montré autant d’impatience, alors qu’en réalité l’ours m’appartenait déjà ! Je n’avais plus qu’à guetter l’instant propice pour placer une balle idéale.
Heureux parce que l’animal était de toute évidence sain et sauf. Jamais Mobby n’avait léché le sol, une branche ou une feuille. Mobby lèche le sang…
L’explication du coup de feu malheureux était finalement simple : tir de haut dans un angle très prononcé. La balle avait passé au-dessus du point visé dans la lunette.
Dur à encaisser pour le moral d’un vétéran-chasseur d’ours. Une déconvenue qui s’ajoutait à celle du cerf de Virginie manqué l’automne dernier durant un affût par grand froid. A vrai dire, pendant le souper en tête-à-tête avec Madame Oldshot j’étais à deux doigts d’annoncer mon abandon de la chasse aux grands gibiers. Pire encore, s’il n’en avait tenu qu’à moi-même j’aurais volontiers remballé nos affaires pour un retour anticipé à Saint-Georges.
La première nuitée dans le chalet fut glaciale. L’attisée hâtivement préparée dans le fourneau à combustion lente s’estompa rapidement. Oubli de taille : nous avions omis d’apporter une literie suffisante. Vu l’heure tardive nous avons choisi de nous couvrir avec nos vêtements plutôt que d’aller emprunter des couvertures au chalet d’accueil.
Le ronronnement de la méga-génératrice du camp nous réveilla sous un ciel bleu ensoleillé dès 6 heures.
Les chalets de la pourvoirie sont équipés de cuisinières et frigos au propane. Il offrent aussi douche avec eau chaude et WC. L’eau du robinet est de très bonne qualité. La cuisine est pourvue en vaisselle, couverts, poëlonnes et casseroles.
Le déjeuner canadien traditionnel m’attendait au sortir de la douche : œufs frits, bacon, saucisses, sirop d’érable, confiture de bleuets, patates rissolées, jus d’orange et café au lait. Tout ce qu’un bon cardiologue déconseille à ses patients en temps normal, mais dont personne ne voudrait se priver à l’occasion d’une équipée semblable.
Plus matinaux que moi, Marc et Mobby m’attendaient pour la tournée des « spots » devant leur pick-up GM à 4 roues motrices déjà chargé d’appâts.
En langage d’initiés, un « spot » est un lieu de chasse. La pourvoirie « Grand Lac du Nord » qui s’étend sur près de 100 km2 en compte au moins une douzaine, relativement distants les uns des autres, et dont la très grande majorité sont visités en permanence par des ours.
Maintenir l’intérêt des ours pour chacun de ces « spots » requiert beaucoup de temps et d’énergie, d’autant que certains sont situés au bords des lacs et ne sont accessibles qu’en chaloupes à moteurs.
La tournée d’appâtage est aussi l’occasion de rencontres avec des élans d’Amérique présents en bonnes densités sur ce territoire. Les observations sur les chemins sont fréquentes le soir car ces grands cervidés sont littéralement harcelés par les mouches noires et les moustiques dans les zones humides et les pessières d’épinettes noires.
De jour ils aiment fréquenter les bordures des lacs et se mettre à l’eau à proximité des jeunes repousses de bois francs qui constituent leurs gagnages de prédilection.
L’objectif de la tournée était bien-sûr de m’offrir le choix du lieu de mon prochain affût, ce qui n’était pas tout à fait évident compte-tenu du fait que mes « petits problèmes » de circulation me compliquent singulièrement la vie en matière de marche.
Des années de consommation de la cigarettes, trop de sédentarité et peut-être une part de génétique défavorable ont en effet largement réduit ma mobilité.
Il reste que j’avais l’embarras du choix, étant en ce début de semaine le seul chasseur d’ours présent dans la pourvoirie dont les autres clients de l’heure étaient tous des pêcheurs, soit en groupes, soit en couples.
(...à suivre)
Dernière édition par oldshot le Mer 19 Juin 2013 - 18:19, édité 1 fois
oldshot- modo
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
Quel plaisir de partager ce voyage avec toi.
Merci pour ces beaux récits vivement la suite.
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OneCaseOneKill- major
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
purée, ça donne envie d'y aller... ça me fait penser aux livres de Bernard Clavel sur le grand nord Québécois, justement
berserk- hors classe
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
Les chips: c'est bon
Les bières: c'est bon
Ok Oldshot, tu peux remettre le film, je suis rentré du boulot:D
Les bières: c'est bon
Ok Oldshot, tu peux remettre le film, je suis rentré du boulot:D
Maxx- colonel
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
(Suite...)
Au retour de la tournée gastronomique d’ursus, nous trouvâmes la très pragmatique Madame Oldshot affairée à taquiner la truite, lancer léger à la main, sur le ponton du lac Florida:
http://www.pourvoirie.org/acces_territoire.html
Quelques vers bien grouillants avaient attisé l’appétit vorace de 9 truites mouchetées, sans compter celles qui avaient trouvé moyen de recouvrir la liberté en recrachant l’hameçon.
Je confesse humblement être une nouille complète en matière halieutique. En fait je serais en peine pour sortir un poisson rouge d’un bocal, mais mon incompétence en la matière est largement compensée par le savoir-faire de Madame Oldshot.
J’ignore où et quand l’arrière- petite-fille de Canard Blanc s’est initiée à la pêche. En fait il est possible que son talent soit tout bonnement de nature atavique. Il demeure que pour une raison ou l’autre les poissons se jettent sur sa ligne, dédaignant la mienne, au point où je peux passer une après-midi complète dans une chaloupe sans avoir seulement une touche.
Si néanmoins j’apprécie la pêche, c’est essentiellement le spectacle de mon épouse qui me fascine :
Il faut la voir ruser avec ses proies sortant des profondeurs lacustres, totalement concentrée, patiente, joyeuse et cruelle à la fois, entièrement orientée vers le résultat : remplir les assiettes familiales avec une friture d’ombles des Fontaines comme je n’en ai vues qu’ici, au Québec …
Le deuxième affût débuterait à 16:30h sur le « spot de la moutonne ». En attendant votre initiation sur les lieux mêmes, je ferai office de traducteur en linguistique québécoise pour vous dire que « moutonne » signifie tout bonnement « dépottoir ».
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que la benne de Veolia ne se rend pas nécessairement dans ces lieux enchanteurs, et que les nécessités du campement dans cet endroit reculé impliquent la disposition et l’enfouissement des restants de nourriture et autres rebuts de l’activité humaine ...primitive.
Les « moutonnes » ont toujours connu la visite des ours, au Québec et ailleurs. A vrai dire, celle de la pourvoirie du Grand Lac du Nord ne présente plus la richesse des moutonnes d’autrefois, les rebuts étant désormais enfouis profondément et régulièrement à l’aide d’un tractopelle, alors que dans ma prime jeunesse, sous le soleil de juin, ils atteignaient leur apogée d’esculence à la grandeur de la Belle Province, causant des réunions d’ours noirs remarquables dont les générations futures ne seront hélas plus jamais témoins…
Cela dit, compte-tenu de l’obstination traditionnaliste des ours à revenir sur les traces de leurs ancêtres, l’édification d’un mirador et l’installation d’une salle à manger sur ces lieux magiques s’était évidement imposés au management de la pourvoirie.
Il va sans dire que Marc entretenait soigneusement l’intérêt des habitués et ne manquait jamais de leur signifier son passage en lançant à leur adresse le rituel salut Innu « Yamé maskwa ! » (Hello l’ours !) une fois déposés les appâts.
Pour ma part, l’intérêt pratique du « spot de la moutonne » était la facilité d’accès. Je stationnerais « Douglas » au long du chemin, puis nous aurions moins de 200 m. à marcher jusqu’au mirador de la moutonne qui, en passant, était d’architecture très voisine avec celle du « spot de l’invalide ».
Si l’on fait abstraction de la présence discrète d’une moutonne ancienne noyée dans une carrière de sable, force est de mentionner la beauté sauvage de l’environnement bordé d’immenses et vertigineuses falaises de granit dénudées, sur les flancs desquelles des épicéas courageux trouvent malgré tout l’audace de prendre racine et de croître.
Les orignaux sont bien présents, comme en témoignent leurs traces nombreuses sur le chemins sablonneux qui mènent aux différents lacs et au lieu de notre affût du soir:
https://www.youtube.com/watch?NR=1&v=oEPF01dvx50&feature=endscreen
Dans les portions de chemin plus caillouteuses on rencontre fréquemment des gélinottes huppées et des petits tétras.
https://www.youtube.com/watch?v=ZdxljskxYe4
A intervalles plus ou moins réguliers on peut entendre le cri des couples de huards installés sur les lacs voisins:
https://www.youtube.com/watch?v=YZQZMbBz48M
Je vous laisse apprécier la longueur d’un affût qui débute à 16:30h pour finir éventuellement au-delà de 21:00h
Je vous laisse imaginer les nuées d’insectes piqueurs qui tourbillonnent autour du visage et des membres, en dépit du filet à mailles fines dont vous avez recouvert le chapeau et du « stuff à mouches » dont vous avez enduits mains et poignets.
Les visiteurs ne sont pas ceux que vous attendiez, mais ils sont toutefois les bienvenus car ils viennent rompre la monotonie des quarts d’heures qui s’égrainent :
Le ballet des écureuils roux venus chaparder des biscuits, le lièvre d’Amérique qui s’expose aux buses pattues et aux grands ducs pour lécher des minéraux, le couple de mouffettes amoureuses qui sont seules au monde pour apprécier leurs effluves, sans parler des oiseaux de toutes espèces qui se posent à proximité sans aucune méfiance car vous êtes le premier être humain qu’ils aient jamais rencontrés.
https://www.youtube.com/watch?v=mZssiNYBXmY
Et passent les heures sans qu’un ours ne se présente.
Nous quittons le mirador à l’heure légale, bredouilles mais sans aucune amertume. La chance s’est présentée hier soir. On paye pour ses bêtises. La mienne a été la chance de l’ours.
Demain sera le dernier jour de chasse. Le lendemain il faudra repartir vers la ville…
(à suivre...)
Au retour de la tournée gastronomique d’ursus, nous trouvâmes la très pragmatique Madame Oldshot affairée à taquiner la truite, lancer léger à la main, sur le ponton du lac Florida:
http://www.pourvoirie.org/acces_territoire.html
Quelques vers bien grouillants avaient attisé l’appétit vorace de 9 truites mouchetées, sans compter celles qui avaient trouvé moyen de recouvrir la liberté en recrachant l’hameçon.
Je confesse humblement être une nouille complète en matière halieutique. En fait je serais en peine pour sortir un poisson rouge d’un bocal, mais mon incompétence en la matière est largement compensée par le savoir-faire de Madame Oldshot.
J’ignore où et quand l’arrière- petite-fille de Canard Blanc s’est initiée à la pêche. En fait il est possible que son talent soit tout bonnement de nature atavique. Il demeure que pour une raison ou l’autre les poissons se jettent sur sa ligne, dédaignant la mienne, au point où je peux passer une après-midi complète dans une chaloupe sans avoir seulement une touche.
Si néanmoins j’apprécie la pêche, c’est essentiellement le spectacle de mon épouse qui me fascine :
Il faut la voir ruser avec ses proies sortant des profondeurs lacustres, totalement concentrée, patiente, joyeuse et cruelle à la fois, entièrement orientée vers le résultat : remplir les assiettes familiales avec une friture d’ombles des Fontaines comme je n’en ai vues qu’ici, au Québec …
Le deuxième affût débuterait à 16:30h sur le « spot de la moutonne ». En attendant votre initiation sur les lieux mêmes, je ferai office de traducteur en linguistique québécoise pour vous dire que « moutonne » signifie tout bonnement « dépottoir ».
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que la benne de Veolia ne se rend pas nécessairement dans ces lieux enchanteurs, et que les nécessités du campement dans cet endroit reculé impliquent la disposition et l’enfouissement des restants de nourriture et autres rebuts de l’activité humaine ...primitive.
Les « moutonnes » ont toujours connu la visite des ours, au Québec et ailleurs. A vrai dire, celle de la pourvoirie du Grand Lac du Nord ne présente plus la richesse des moutonnes d’autrefois, les rebuts étant désormais enfouis profondément et régulièrement à l’aide d’un tractopelle, alors que dans ma prime jeunesse, sous le soleil de juin, ils atteignaient leur apogée d’esculence à la grandeur de la Belle Province, causant des réunions d’ours noirs remarquables dont les générations futures ne seront hélas plus jamais témoins…
Cela dit, compte-tenu de l’obstination traditionnaliste des ours à revenir sur les traces de leurs ancêtres, l’édification d’un mirador et l’installation d’une salle à manger sur ces lieux magiques s’était évidement imposés au management de la pourvoirie.
Il va sans dire que Marc entretenait soigneusement l’intérêt des habitués et ne manquait jamais de leur signifier son passage en lançant à leur adresse le rituel salut Innu « Yamé maskwa ! » (Hello l’ours !) une fois déposés les appâts.
Pour ma part, l’intérêt pratique du « spot de la moutonne » était la facilité d’accès. Je stationnerais « Douglas » au long du chemin, puis nous aurions moins de 200 m. à marcher jusqu’au mirador de la moutonne qui, en passant, était d’architecture très voisine avec celle du « spot de l’invalide ».
Si l’on fait abstraction de la présence discrète d’une moutonne ancienne noyée dans une carrière de sable, force est de mentionner la beauté sauvage de l’environnement bordé d’immenses et vertigineuses falaises de granit dénudées, sur les flancs desquelles des épicéas courageux trouvent malgré tout l’audace de prendre racine et de croître.
Les orignaux sont bien présents, comme en témoignent leurs traces nombreuses sur le chemins sablonneux qui mènent aux différents lacs et au lieu de notre affût du soir:
https://www.youtube.com/watch?NR=1&v=oEPF01dvx50&feature=endscreen
Dans les portions de chemin plus caillouteuses on rencontre fréquemment des gélinottes huppées et des petits tétras.
https://www.youtube.com/watch?v=ZdxljskxYe4
A intervalles plus ou moins réguliers on peut entendre le cri des couples de huards installés sur les lacs voisins:
https://www.youtube.com/watch?v=YZQZMbBz48M
Je vous laisse apprécier la longueur d’un affût qui débute à 16:30h pour finir éventuellement au-delà de 21:00h
Je vous laisse imaginer les nuées d’insectes piqueurs qui tourbillonnent autour du visage et des membres, en dépit du filet à mailles fines dont vous avez recouvert le chapeau et du « stuff à mouches » dont vous avez enduits mains et poignets.
Les visiteurs ne sont pas ceux que vous attendiez, mais ils sont toutefois les bienvenus car ils viennent rompre la monotonie des quarts d’heures qui s’égrainent :
Le ballet des écureuils roux venus chaparder des biscuits, le lièvre d’Amérique qui s’expose aux buses pattues et aux grands ducs pour lécher des minéraux, le couple de mouffettes amoureuses qui sont seules au monde pour apprécier leurs effluves, sans parler des oiseaux de toutes espèces qui se posent à proximité sans aucune méfiance car vous êtes le premier être humain qu’ils aient jamais rencontrés.
https://www.youtube.com/watch?v=mZssiNYBXmY
Et passent les heures sans qu’un ours ne se présente.
Nous quittons le mirador à l’heure légale, bredouilles mais sans aucune amertume. La chance s’est présentée hier soir. On paye pour ses bêtises. La mienne a été la chance de l’ours.
Demain sera le dernier jour de chasse. Le lendemain il faudra repartir vers la ville…
(à suivre...)
oldshot- modo
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
la pression monte encore d'un cran... Oldshot verra-t-il un autre ours avant son départ ? Et si oui, visera-t-il convenablement cette fois ? Vous le saurez en suivant le prochain épisode des aventures de notre Québécois préféré !
berserk- hors classe
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
la chasse a l'ours,,,,,,,,
un plaisir que des fois j'ai peu faire , mais probablement pas asser
car les annees passent , les os de notre corps ce "rouille" , la fatigue
arrive aussi et bien d'autres que je ne siterais pas,,,,,,,,,
mais quel plaisir de ce positionner , d'essayer de stabiliser la carabine ,
de ne pas bouger voir meme trembler quand l'on voit l'animal ,,,,
de respirer le mieux possible , d'etre sur que le premier cout sera fatal
pour l'animal pour ne pas le faire souffrir inutilement ,,,,,,,
et la d'un coup de detente ,,,,,,,,PAF , je ne bouge pas , regarde et l'ours en peluche tombe , ne bouche plus , ne respire plus ,,,,,,, ho j'y suis arrive , quel bonheur , quel plaisir
heureux d'avoir enfin peu tire sur cet animal , aussi beau que dangeureux .
helas je ne l'ai pas pris en photo pour l'encadrer , mais ce souvenir
restera a jamais graver au fond de ma mémoire .
je croise mes doigts que vous aussi un jour vous puissiez decouvrir
a la chasse cette enorme bete .
ps : j'ai toujours garde ma carabine a plomb , qui a fait de moi un heros
bonne lecture
un plaisir que des fois j'ai peu faire , mais probablement pas asser
car les annees passent , les os de notre corps ce "rouille" , la fatigue
arrive aussi et bien d'autres que je ne siterais pas,,,,,,,,,
mais quel plaisir de ce positionner , d'essayer de stabiliser la carabine ,
de ne pas bouger voir meme trembler quand l'on voit l'animal ,,,,
de respirer le mieux possible , d'etre sur que le premier cout sera fatal
pour l'animal pour ne pas le faire souffrir inutilement ,,,,,,,
et la d'un coup de detente ,,,,,,,,PAF , je ne bouge pas , regarde et l'ours en peluche tombe , ne bouche plus , ne respire plus ,,,,,,, ho j'y suis arrive , quel bonheur , quel plaisir
heureux d'avoir enfin peu tire sur cet animal , aussi beau que dangeureux .
helas je ne l'ai pas pris en photo pour l'encadrer , mais ce souvenir
restera a jamais graver au fond de ma mémoire .
je croise mes doigts que vous aussi un jour vous puissiez decouvrir
a la chasse cette enorme bete .
ps : j'ai toujours garde ma carabine a plomb , qui a fait de moi un heros
bonne lecture
sauvage- second lieutnant
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
Dernière journée de chasse.... non, c'est trop court , on en veut plus
OneCaseOneKill- major
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
chapeau Mr Oldshot
dans l'attente du dernier jour !!!!!
y aura t'il des impressions ???
dans l'attente du dernier jour !!!!!
y aura t'il des impressions ???
sauvage- second lieutnant
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Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
L’air vivifiant de la Côte-Nord aidant, la levée des corps à 6 :30 h s’avéra plus facile que le jour précédent. J’avais emprunté des couvertures chaudes à Christian et nous avions pu bénéficier d’un sommeil confortable et réparateur.
Le programme de la journée envisageait pour le matin une tournée des « spots » accessibles par voie terrestre, et l'après-midi la visite des sites accessibles en chaloupe à moteur combinée avec la pêche à la truite.
J’aurais ensuite libre choix quand au lieu du troisième affût.
Comme le matin précédent Marc et Mobby m’attendaient à proximité du pick-up, impatients d’observer les résultats de la tournée d’hier.
A ma grande surprise la salle à manger du mirador de l’Invalide avait été visitée en dépit de mon coup de feu maladroit et du dérangement occasionné par la recherche de l’avant-veille.
Les questions qui se posaient restaient néanmoins celles-ci :
-le visiteur était-il bien celui que ma balle avait frôlé ?
-le spot serait-il hanté par plusieurs ours ?
-s’agirait-il d’un ours nocturne ou d’un imprudent ?
Notre passage à la moutonne ne laissa entrevoir ni traces nouvelles ni signe de visite. Il ne s’y était donc rien passé avant notre affût de la veille ni depuis.
Des indices clairs de présence étaient visibles sur trois autres sites, ce qui confirme une densité significative d’ours dans le secteur du Grand Lac du Nord.
J’imagine que la présence de nombreux élans n’est pas étrangère à l’intérêt des ours pour le secteur. La présence simultanée d’une meute de loups dans le secteur du lac des Perches laisse à penser que les deux prédateurs contrôlent activement la population des grands cervidés sur l’étendue du territoire de la pourvoirie.
De retour au camp le déjeuner fut expédié rapidement en vue du programme chargé de l’après-midi.
La traversée en chaloupe depuis le camp du Grand Lac du Nord jusqu’à la Baie du Curé prend une bonne vingtaine de minutes, même avec un moteur hors-bord de 6 CV.
Avec des bonnes jambes on accède au mirador en dix minutes par un sentier relativement escarpé. Dans les circonstances j’ai choisi de surveiller la chaloupe pendant que Madame Oldshot accompagnait notre courageux guide avec son tomahawk et ses deux seaux de friandises.
Le site était effectivement très actif, mais de l’avis de ma partenaire de chasse il me faudrait 4 ou 5 pauses pour y accéder, ce qui compromettrait l’approche discrète du mirador.
Nous nous dirigeâmes ensuite au lac Minerve, dans une petite baie où Marc affectionne particulièrement tendre la ligne aux truites mouchetées.
Mon rôle durant cette pêche miraculeuse consistait à descendre et remonter l’ancre, à tendre les boîtes de vers à mes pêcheurs et à manier délicatement la filoche quand ils ramenaient leurs prises au bord de la chaloupe.
La pêche se passait en eau peu profonde, ce qui valut plusieurs fois aux deux acteurs d’accrocher leurs lignes dans les branches, et nécessita des prudentes manœuvres de récupération.
En effet, considérant la température très fraîche de l’eau, il n’est pas recommandé de prendre un bouillon au lac Minerve en cette période de l’année .
Madame Oldshot sortit onze truites de l’eau avec son lancer léger à moulinet Daiwo, alors que Marc en sortait quatorze, avantagé par le vieux moulinet Mitchell de son défunt papa.
En passant, nous nous sommes interrogés sur le pourquoi de la disparition de ces superbes moulinets français que tous les pêcheurs d’ici regrettent avec nostalgie…
L’étape suivante fut la visite du mirador du lac Petit Memenn.
L’affût est situé à courte distance de la rive mais il requiert la navette aller-retour du guide. Le lac peu profond est envahi à certains endroits par la végétation marine, enfin il n’y a ni quai ni ponton pour débarquer et ancrer une chaloupe .
Dans l’hypothèse du succès de la chasse il faudrait transporter l’ours par voie terrestre en utilisant l’un des VTT de la pourvoirie.
Au sortir du lac Petit Memenn le ciel s’était couvert et une brise légère nous apporta quelques gouttelettes.
Les conditions climatiques changent très vite dans cette région, mais fort heureusement Neptune nous dispensa de l’averse menaçante.
C’est durant les 25 minutes de la traversée du retour au camp que je pris la décision de tenter ma chance une seconde fois au mirador de l’Invalide. La curiosité l’emportait sur les autres considérations : je voulais savoir si le même ours reviendrait après sa mésaventure, et s’il reviendrait aux heures légales, avant la tombée de la nuit.
Marc et Madame Oldshot acquiescèrent immédiatement au projet.
Ma vaillante partenaire se faisait forte de reconnaître sans problème le visiteur du premier soir à son nez pointu et à sa face jaune.
Pour ma part je priais Saint-Hubert pour qu’il m’évite d’avoir à grâcier un jeune ours, car à mon âge on souhaite poser le réticule sur des bêtes qui ont vécu.
Je garais « Douglas » au même endroit et nous entamions l’approche silencieuse du mirador dans les règles de la véritable cynégétique.
Nous prîmes un soin extrême à nous installer dans le cabanon en posant les mêmes gestes que l'avant-veille, afin de ne pas perturber la bonne volonté de Maskwa.
La sarabande infernale des moustiques se remit à tournoyer et à se jeter sans vergogne sur nos pauvres créatures. L’expression des yeux de ma compagne montrait son indéfectible enthousiasme à la perspective de passer 3 ou 4 Très Hautes Heures au contact de ces maudits insectes piqueurs qui, lit-on dans les relations des Jésuites, rendaient fous les premiers découvreurs blancs du Kanada…
Je ne sais pas pourquoi les chasseurs s’efforcent toujours de penser pour les bêtes et d’échafauder des scénarios logiques quand ces dernières ne pensent qu’à les flouer pour mieux les prendre à contrepied …
Dans mon imagination notre ours devait obligatoirement répéter les mêmes gestes. Il sortirait du bois à la même heure, au même endroit et remonterait le sentier comme la première fois.
Quand à moi, je n’aurais qu’à guetter l’instant propice, à prendre la bonne visée, à contrôler mon index et…Kaboum !
Rien de tout cela ne se produirait avant 19:20 h
Or il était 18:30 h
Et soudain là-bas, droit devant, dans la pente qui surplombe la clairière il me sembla voir s'agiter des feuilles d’aulnes. Une forme noire encore mal définie semblait se déplacer dans la végétation épaisse.
Je faisais signe à Madame.
Puis les choses se passèrent très vite. Si vite que je n’eus pas seulement le temps de ressentir cette accélération des battement du cœur qui parfois affecte la justesse du tir chez le chasseur .
Dans l'instant l’ours surgit du bois par la droite, marqua un temps d’arrêt en fixant le mirador, puis se dirigea délibérément sur les appâts.
Il s’agissait sans aucun doute d’une bête adulte.
Le devant de la carabine s’immobilisa sur le rebord de l’ouverture du mirador. Le réticule se posa à mi-hauteur du coffre de l’ours immobile, de plein profil, et je pressais la détente.
L’animal eut un violent sursaut, tourna vivement la tête du côté opposé à l’entrée de la balle et s’effondra sur place.
Pas un geste, pas un souffle, pas un gémissement.
L’un des plus beaux coups de feu de ma carrière de chasseur.
Nous sommes demeurés une dizaine de minutes au mirador, silencieux, émus, empreints de respect pour le bel animal dont nous venions de prélever la vie, nous être humains et chasseurs, descendants de ces chasseurs dont nous répétons les gestes millénaires car ils sont gravés à demeure dans nos inconscients.
Madame Oldshot jura qu'il s'agissait bien du même ours qu'au premier soir.
Notre ami Marc a vidé l’animal sur les lieux, dans la demi-heure, puisque la venaison serait consommée et qu’il faut refroidir rapidement la carcasse pour préserver la fourrure.
Il s’agit d’une ourse adulte, probablement âgée de plus de 6 ans car les canines sont très usées. Les tétines étaient taries. L’ourse était en chaleur. Elle venait de chasser sa progéniture pour vivre la nouvelle saison des amours.
Le poids vidé dépassait les 210 lb (95 kg).
Le projectile avait déchiqueté le coeur . La sortie de balle présentait la taille d’une pièce de 2 €.
L’ourse a été transporté dans la boîte du pick-up au camp du Grand Lac du Nord où des jeunes pêcheurs ont fait quelques photos avec notre vieil appareil qui date du milieu des années 2000.
Je demanderai à mon copain Jimmy de vous en poster deux ou trois dans la journée.
Notre ami Marc a pris soin de faire à l’ourse et au chasseur l’offrande du tabac selon le rituel amérindien.
Ainsi, à l’heure de mon trépas, Ojé Maskwa reviendra pour me guider jusqu’au Pays des Chasses Eternelles.
La bonne qualité de la fourrure justifiait un montage en tapis avec tête entière et gueule fermée. Nous avons confié le travail à une taxidermiste de Saint-Lambert , PQ , qui devrait nous livrer le trophée en novembre ou décembre prochain.
J’espère que ma narration vous aura intéressée.
J’espère qu’elle vous aura permis d’entrevoir la Belle Province dans son authenticité et dans ses traditions.
Oldshot
Le programme de la journée envisageait pour le matin une tournée des « spots » accessibles par voie terrestre, et l'après-midi la visite des sites accessibles en chaloupe à moteur combinée avec la pêche à la truite.
J’aurais ensuite libre choix quand au lieu du troisième affût.
Comme le matin précédent Marc et Mobby m’attendaient à proximité du pick-up, impatients d’observer les résultats de la tournée d’hier.
A ma grande surprise la salle à manger du mirador de l’Invalide avait été visitée en dépit de mon coup de feu maladroit et du dérangement occasionné par la recherche de l’avant-veille.
Les questions qui se posaient restaient néanmoins celles-ci :
-le visiteur était-il bien celui que ma balle avait frôlé ?
-le spot serait-il hanté par plusieurs ours ?
-s’agirait-il d’un ours nocturne ou d’un imprudent ?
Notre passage à la moutonne ne laissa entrevoir ni traces nouvelles ni signe de visite. Il ne s’y était donc rien passé avant notre affût de la veille ni depuis.
Des indices clairs de présence étaient visibles sur trois autres sites, ce qui confirme une densité significative d’ours dans le secteur du Grand Lac du Nord.
J’imagine que la présence de nombreux élans n’est pas étrangère à l’intérêt des ours pour le secteur. La présence simultanée d’une meute de loups dans le secteur du lac des Perches laisse à penser que les deux prédateurs contrôlent activement la population des grands cervidés sur l’étendue du territoire de la pourvoirie.
De retour au camp le déjeuner fut expédié rapidement en vue du programme chargé de l’après-midi.
La traversée en chaloupe depuis le camp du Grand Lac du Nord jusqu’à la Baie du Curé prend une bonne vingtaine de minutes, même avec un moteur hors-bord de 6 CV.
Avec des bonnes jambes on accède au mirador en dix minutes par un sentier relativement escarpé. Dans les circonstances j’ai choisi de surveiller la chaloupe pendant que Madame Oldshot accompagnait notre courageux guide avec son tomahawk et ses deux seaux de friandises.
Le site était effectivement très actif, mais de l’avis de ma partenaire de chasse il me faudrait 4 ou 5 pauses pour y accéder, ce qui compromettrait l’approche discrète du mirador.
Nous nous dirigeâmes ensuite au lac Minerve, dans une petite baie où Marc affectionne particulièrement tendre la ligne aux truites mouchetées.
Mon rôle durant cette pêche miraculeuse consistait à descendre et remonter l’ancre, à tendre les boîtes de vers à mes pêcheurs et à manier délicatement la filoche quand ils ramenaient leurs prises au bord de la chaloupe.
La pêche se passait en eau peu profonde, ce qui valut plusieurs fois aux deux acteurs d’accrocher leurs lignes dans les branches, et nécessita des prudentes manœuvres de récupération.
En effet, considérant la température très fraîche de l’eau, il n’est pas recommandé de prendre un bouillon au lac Minerve en cette période de l’année .
Madame Oldshot sortit onze truites de l’eau avec son lancer léger à moulinet Daiwo, alors que Marc en sortait quatorze, avantagé par le vieux moulinet Mitchell de son défunt papa.
En passant, nous nous sommes interrogés sur le pourquoi de la disparition de ces superbes moulinets français que tous les pêcheurs d’ici regrettent avec nostalgie…
L’étape suivante fut la visite du mirador du lac Petit Memenn.
L’affût est situé à courte distance de la rive mais il requiert la navette aller-retour du guide. Le lac peu profond est envahi à certains endroits par la végétation marine, enfin il n’y a ni quai ni ponton pour débarquer et ancrer une chaloupe .
Dans l’hypothèse du succès de la chasse il faudrait transporter l’ours par voie terrestre en utilisant l’un des VTT de la pourvoirie.
Au sortir du lac Petit Memenn le ciel s’était couvert et une brise légère nous apporta quelques gouttelettes.
Les conditions climatiques changent très vite dans cette région, mais fort heureusement Neptune nous dispensa de l’averse menaçante.
C’est durant les 25 minutes de la traversée du retour au camp que je pris la décision de tenter ma chance une seconde fois au mirador de l’Invalide. La curiosité l’emportait sur les autres considérations : je voulais savoir si le même ours reviendrait après sa mésaventure, et s’il reviendrait aux heures légales, avant la tombée de la nuit.
Marc et Madame Oldshot acquiescèrent immédiatement au projet.
Ma vaillante partenaire se faisait forte de reconnaître sans problème le visiteur du premier soir à son nez pointu et à sa face jaune.
Pour ma part je priais Saint-Hubert pour qu’il m’évite d’avoir à grâcier un jeune ours, car à mon âge on souhaite poser le réticule sur des bêtes qui ont vécu.
Je garais « Douglas » au même endroit et nous entamions l’approche silencieuse du mirador dans les règles de la véritable cynégétique.
Nous prîmes un soin extrême à nous installer dans le cabanon en posant les mêmes gestes que l'avant-veille, afin de ne pas perturber la bonne volonté de Maskwa.
La sarabande infernale des moustiques se remit à tournoyer et à se jeter sans vergogne sur nos pauvres créatures. L’expression des yeux de ma compagne montrait son indéfectible enthousiasme à la perspective de passer 3 ou 4 Très Hautes Heures au contact de ces maudits insectes piqueurs qui, lit-on dans les relations des Jésuites, rendaient fous les premiers découvreurs blancs du Kanada…
Je ne sais pas pourquoi les chasseurs s’efforcent toujours de penser pour les bêtes et d’échafauder des scénarios logiques quand ces dernières ne pensent qu’à les flouer pour mieux les prendre à contrepied …
Dans mon imagination notre ours devait obligatoirement répéter les mêmes gestes. Il sortirait du bois à la même heure, au même endroit et remonterait le sentier comme la première fois.
Quand à moi, je n’aurais qu’à guetter l’instant propice, à prendre la bonne visée, à contrôler mon index et…Kaboum !
Rien de tout cela ne se produirait avant 19:20 h
Or il était 18:30 h
Et soudain là-bas, droit devant, dans la pente qui surplombe la clairière il me sembla voir s'agiter des feuilles d’aulnes. Une forme noire encore mal définie semblait se déplacer dans la végétation épaisse.
Je faisais signe à Madame.
Puis les choses se passèrent très vite. Si vite que je n’eus pas seulement le temps de ressentir cette accélération des battement du cœur qui parfois affecte la justesse du tir chez le chasseur .
Dans l'instant l’ours surgit du bois par la droite, marqua un temps d’arrêt en fixant le mirador, puis se dirigea délibérément sur les appâts.
Il s’agissait sans aucun doute d’une bête adulte.
Le devant de la carabine s’immobilisa sur le rebord de l’ouverture du mirador. Le réticule se posa à mi-hauteur du coffre de l’ours immobile, de plein profil, et je pressais la détente.
L’animal eut un violent sursaut, tourna vivement la tête du côté opposé à l’entrée de la balle et s’effondra sur place.
Pas un geste, pas un souffle, pas un gémissement.
L’un des plus beaux coups de feu de ma carrière de chasseur.
Nous sommes demeurés une dizaine de minutes au mirador, silencieux, émus, empreints de respect pour le bel animal dont nous venions de prélever la vie, nous être humains et chasseurs, descendants de ces chasseurs dont nous répétons les gestes millénaires car ils sont gravés à demeure dans nos inconscients.
Madame Oldshot jura qu'il s'agissait bien du même ours qu'au premier soir.
Notre ami Marc a vidé l’animal sur les lieux, dans la demi-heure, puisque la venaison serait consommée et qu’il faut refroidir rapidement la carcasse pour préserver la fourrure.
Il s’agit d’une ourse adulte, probablement âgée de plus de 6 ans car les canines sont très usées. Les tétines étaient taries. L’ourse était en chaleur. Elle venait de chasser sa progéniture pour vivre la nouvelle saison des amours.
Le poids vidé dépassait les 210 lb (95 kg).
Le projectile avait déchiqueté le coeur . La sortie de balle présentait la taille d’une pièce de 2 €.
L’ourse a été transporté dans la boîte du pick-up au camp du Grand Lac du Nord où des jeunes pêcheurs ont fait quelques photos avec notre vieil appareil qui date du milieu des années 2000.
Je demanderai à mon copain Jimmy de vous en poster deux ou trois dans la journée.
Notre ami Marc a pris soin de faire à l’ourse et au chasseur l’offrande du tabac selon le rituel amérindien.
Ainsi, à l’heure de mon trépas, Ojé Maskwa reviendra pour me guider jusqu’au Pays des Chasses Eternelles.
La bonne qualité de la fourrure justifiait un montage en tapis avec tête entière et gueule fermée. Nous avons confié le travail à une taxidermiste de Saint-Lambert , PQ , qui devrait nous livrer le trophée en novembre ou décembre prochain.
J’espère que ma narration vous aura intéressée.
J’espère qu’elle vous aura permis d’entrevoir la Belle Province dans son authenticité et dans ses traditions.
Oldshot
oldshot- modo
- Nombre de messages : 10821
Age : 77
Localisation : La Belle Province
Emploi : retraité
Loisirs : chasse, tir, lectures
Date d'inscription : 25/01/2010
Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
whaouuuu !!!!!!!!!!! tout est bien qui finit bien, le scenario idéal
Bravo Oldshot, autant pour tes talents de narrateur que pour ce joli coup. On attend les photos !
Bravo Oldshot, autant pour tes talents de narrateur que pour ce joli coup. On attend les photos !
berserk- hors classe
- Nombre de messages : 7043
Age : 109
Localisation : France
Date d'inscription : 02/01/2013
Re: Chasse à l’ours noir sur la Côte-Nord du Québec.
Super histoire le top :thumbs:et Bravo pour ce tir !
j'attends les photos avec impatience
j'attends les photos avec impatience
Antoine59- general
- Nombre de messages : 2635
Age : 29
Localisation : Nord 59
Date d'inscription : 21/01/2012
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