Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
+3
bebo
AR59
oldshot
7 participants
Page 1 sur 1
Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
Savage Modèle 1920 : la première carabine Savage à répétition par verrou de type Mauser.
Le contexte historique :
Nous sommes en 1920, au lendemain de la Grande Guerre.
Pour la majorité des chasseurs américains, la carabine à levier de sous-garde fait figure d’arme de prédilection. Les ventes des carabines Winchester Mod. 94 et Mod. 1895, Marlin 1893 ou Savage Mod. 99 vont bon train, mais bientôt c’est un autre type d’arme qui va prendre son essor sur le marché de l’arme de chasse ou de tir américaine.
A l’inverse des civils, les militaires sont familiarisés avec le « turnbolt rifle » depuis l’adoption en 1892 d’une version américanisée du fusil réglementaire des concepteurs norvégiens Ole Krag et Erik Jorgensen. La fabrication du Krag-Jorgensen américain chambré en calibre « 30 U.S. Army » (ou plus communément « 30-40 Krag ») a débuté à l’arsenal de Springfield en 1894.
Surclassés par le Mauser espagnol Mod. 93 et la munition 7x57 mm Mauser durant la Guerre hispano-américaine de 1898, le calibre 30-40 Krag et la carabine Krag-Jorgensen cèdent la place au « calibre 30, modèle de 1903 » (appelé 30-03) et à la carabine Springfield Mod. 1903, nouvelle plateforme réglementaire dont le design emprunte largement aux brevets de la Mauser-Werke.
En 1906 le transitoire calibre 30-03 est remplacé par le « calibre30, Modèle de 1906 » (en bref : 30-06 Sprfld.), et les carabines Springfield 1903 déjà produites sont modifiées en conséquence.
Survient le conflit mondial de 1914-1918 dans lequel les Etats-Unis d’Amérique s’impliqueront militairement en 1917.
Les carabines Springfield 1903 n’étant pas disponibles en quantités suffisantes, les « Sammies » qui en 1917 viennent renvoyer l’ascenseur au marquis de Lafayette seront principalement dotés de carabines Enfield P-17 de fabrication Remington, Eddystone ou Winchester.
Les trois entreprises, ayant fabriqué en vastes quantités la carabine Enfield P-14 pour le compte du Royaume-Uni, possédaient l’outillage et l’expertise nécessaires pour adapter l’arme au calibre réglementaire 30-06 Sprfld. et ainsi répondre rapidement aux besoins en armes d’épaule du contingent américain.
Le fusil Enfield P-17, version U.S. de l’Enfield P-14 britannique voyait le jour.
L’élégante carabine Springfield 1903 coûte plus cher à fabriquer, de plus les grands manufacturiers d’armes américains ne sont pas outillés pour la produire massivement.
Désormais les « doughboys » familiarisés avec le « bolt-action rifle » pendant les combats du bois de Belleau, de Château-Thierry ou d’ailleurs envisageraient favorablement ce type de carabine pour l’action de de chasse.
Anticipant la demande future de la clientèle croissante des chasseurs et tireurs, les manufacturiers d’armes américains optent résolument pour le développement et la mise sur le marché de carabines civiles à verrou du type Mauser.
Dès 1920 apparaît la carabine Remington Mod. 30, une version « civilisée » du fusil réglementaire Enfield P-17. Chez Winchester on planche encore sur le futur modèle 54 qui précèdera le Modèle 70 actuel.
La production du Modèle 54 débutera en 1925.
Entreprise manufacturière de moindre envergure que des géants tels Remington ou Winchester, la Savage Arms Corporation était néanmoins à la fine pointe du progrès armurier et de la recherche balistique en 1920 :
A la différence de ses concurrentes à levier de sous-garde, la carabine Savage Modèle 99 était une arme « hammerless » présentant un magasin rotatif qui permettait de chambrer les munitions modernes à projectiles à bouts pointus. Les magasins tubulaires des concurrentes exigeaient des balles à bouts plats ou arrondis.
Si la carabine Winchester Mod. 1895 présentait un magasin interne, elle conservait néanmoins le chien d’armement apparent. Vendue à la Russie tsariste comme fusil réglementaire, cette excellente arme à levier de sous-garde est cependant plus lourde et moins maniable que le Modèle 99 de Savage et les Marlin 1893 ou Winchester Mod. 94.
A cette époque, Savage Arms s’était lancée avec succès dans le développement de sa propre gamme de munitions, s’adjoignant pour la cause les services de Charles Newton, l’un des balisticiens américains les plus prolifiques de l’époque.
Ainsi avaient vu le jour des munitions telles la 22 Savage Hi-Power (1912), connue et jadis appréciée en Europe sous la désignation 5,5x52R mm, la 250-3000 Savage (1915), première cartouche civile américaine à jamais atteindre la vitesse de 3000 pieds/sec. avec une balle de 87 grains, et enfin la 300 Savage lancée en 1920, et dont le développement est attribué à Arthur Savage lui-même, président et fondateur de la Savage Arms Corporation.
http://www.midwayusa.com/product/490602/sellier-and-bellot-ammunition-56x52mm-rimmed-22-savage-high-power-70-grain-soft-point-box-of-20
Le calibre 300 Sav. aux performances balistiques proches du 30-06 Sprfld., précède et inspire de nombreux calibres « medium » américains, en particulier le 308 Win. (7.62x51 NATO pour nos amis militaires…).
Adéquat pour la quête de la plupart des grands-gibiers nord-américains à l’exception des grands ours ou (peut-être…) de l’élan, le 300 Sav. connut une large diffusion chez les chasseurs du Nouveau-Monde.
Même si l’engouement pour ce calibre s’est graduellement démenti à l’avantage du 308 Win., le calibre 300 Sav. conserve un certain degré de popularité à ce jour en vertu des nombreuses armes à feu qui l’ont chambré jusqu’aux années récentes, et surtout pour ses qualités intrinsèques en précision et balistique terminale.
C’est dans ce contexte fertile que Savage Arms choisit de lancer en 1920, sous l’appellation « Savage 1920 Model » une arme à verrou d’une grande originalité.
Une carabine originale :
D’excellente facture, largement en avance sur son temps, la Savage Modèle 1920 emprunte des solutions éprouvées mais apporte aussi plusieurs innovations.
De 1920 jusqu’en 1929, dernière année de fabrication, cette arme fut déclinée en deux variantes :
-la version initiale (décrite et illustrée dans ce texte) était produite pendant la période 1920-1925.
-la version ultérieure, plus étoffée, prit le relai à partir de 1925 et jusqu’à l’abandon définitif du modèle en 1929.
La carabine Savage Modèle 1920 chambrait les deux calibres-phares de Savage Arms : le 250-3000 Sav. et le 300 Sav.
De fait, l’arme était taillée sur mesure pour ces deux cartouches.
Descriptif technique :
La boîte de culasse est une pièce d’acier cylindrique, forgée et usinée, mesurant environ 22,2 cm. de longueur. Le pont antérieur présente un diamètre de 3,6 cm. pour une longueur de 4,4 cm.
La face du tonnerre est plate. Le tenon de recul est un anneau distinct fixé entre l’épaulement du canon et la boîte de culasse, à l’image du design qui sera adoptée bien plus tard pour la carabine Remington Mod. 700, mais à la différence que chez la carabine Savage Modèle 1920 le tenon de recul est taraudé pour recevoir la vis antérieure du pontet.
A l’identique du Mauser 93, le boîtier de culasse n’a pas de collet intérieur.
La boîte de culasse du Modèle 1920 présente un puits d’alimentation d’environ 6,3 cm. de long. Le pont postérieur est conçu pour l’approvisionnement du magasin au moyen de lames-chargeurs. Le magasin aveugle reçoit 5 cartouches disposées en quinconce.
Très étroit, le pont arrière du boîtier mesure environ 3,1 cm..
Une encoche profonde divise en deux sections le côté droit du pont arrière. En s’encastrant dans l’encoche, la base du levier de culasse fait office de troisième tenon de verrouillage (ou encore de tenon de sécurité advenant une rupture des deux tenons opposés situés en tête de culasse).
La boîte de culasse se prolonge d’environ 9 cm. vers l’arrière du pont postérieur et reçoit le mécanisme de mise en sûreté par poussoir. La sûreté bloque le chien et la culasse. Une cheville cylindrique est soudée sous, et à l’arrière du boîtier. Taraudée elle sert à ancrer le système dans la crosse.
La détente à double bossette ne comporte pas de réglage. Elle est fixée au boîtier par une goupille.
La culasse en acier, forgée et usinée, est du type Mauser à doubles tenons de verrouillage opposés en tête. Elle affiche un diamètre de 1,77 cm. et reçoit une lame d’extracteur non-rotative de style Mauser, fixée par un anneau d’extracteur en deux sections.
Le tenon de verrouillage gauche est rainuré afin de permettre le passage de l’éjecteur dont le design très simple emprunte à celui de la carabine Springfield 1903.
L’avant de la culasse de la carabine Savage Modèle 1920 est partiellement encavé pour intégrer le culot de la cartouche. La partie non-encavée permet à la griffe de l’extracteur de saisir la cartouche pendant l’alimentation, prévenant ainsi la double alimentation de l’arme.
Un large évent pratiqué dans la face inférieure de la culasse, au niveau de l’encoche de l’arrêtoir est prévu pour diverger les gaz de combustion dans le magasin s’il advenait une rupture du culot ou une perforation de l’amorce de la munition.
Le corps de la culasse est percé, usiné et taraudé depuis sa partie arrière pour recevoir l’aiguille du percuteur, le ressort, le chien et le bouchon. La ressemblance avec le bouchon de la carabine Springfield 1903 est certaine.
La culasse s’arme à l’ouverture.
La gâchette fait office d’arrêtoir de culasse.
Pour déposer la culasse il convient de pousser la sécurité vers l’avant et de retirer la culasse en pressant la détente à fond.
Le pontet fait d’une pièce en tôle emboutie recouvre le magasin.
Pour démonter l’arme il faut déposer les quatre vis du pontet, ainsi que la vis du canon située à l’avant de la crosse. Il faut ensuite retirer la fine plaquette de tôle qui recouvre la détente et dévisser la vis fixée à la cheville d’ancrage du système.
Les particularités de l’arme :
La carabine Savage Modèle 1920 est une authentique « short-action » à l’avant-garde de son époque. Il s’agit d’une arme de gros calibre à percussion centrale, à culasse courte de type Mauser.
L’arme présentée ici chambre le calibre 300 Sav.
Elle est dotée d’un canon à profil léger de 61 cm. (24’’) identique aux canons que Savage montait à la même époque sur son Modèle 99 « Lightweight ».
Très fine, la crosse en noyer est vernie et sobrement quadrillée à la main. Elle présente une pente droite, un devant en forme de « Schnabel », et une poignée-pistolet avec capuchon en plastique. La plaque de couche rainurée, légèrement incurvée, est en tôle emboutie. Le logo Savage à la tête d’indien est gravé au niveau du talon.
Les organes de visée sont constitués par un mince guidon encastré et vissé dans un socle faisant partie intégrale de l’extrémité du tube, et une hausse à lame du type « buckhorn » montée en queue d’aronde sur le canon.
La pose d’une lunette de tir sur cette carabine imposerait un montage latéral et la modification de la courbure du levier de culasse. Elle est envisageable entre des mains expertes mais présenterait l’inconvénient de réduire la valeur de collection d’une arme relativement rare et en excellent état.
Non chargée, la carabine qui affiche un poids de 2,810 kg. préfigure avec plusieurs décennies d’avance les carabines « lightweight » contemporaines.
La Savage Modèle 1920 chambrait aussi le calibre 250-3000 Sav. avec un canon de 56 cm. (22’’) au pas d’un tour sur 36 cm. (1-14’’).
L’arme présentée ici porte les marquages suivants :
-du côté droit du boîtier de culasse :
Savage 1920 Model
7710
-sur le côté droit du tonnerre :
Hi-pressure steel
-< Sav. .300 >-
-sur la lame de la hausse :
Savage Arms Corp.
Utica N.Y. Patent Pend’
-sur le dessus du canon:
Manufactured by Savage Arms Corp. Utica N.Y. U.S.A.
Pat.-march 28.1916. dec. 26.1916. june.17.1919
-à l’extrémité du canon, sur le socle de la mire :
Pat. Sept.4.06
La raison pour laquelle Savage décida en 1929 d’abandonner la carabine Modèle 1920 n’est pas établie avec certitude.
En 1921 cette arme se détaillait pour un prix suggéré de $ 51.50, montant légèrement supérieur à celui d’une carabine à levier de sous-garde Savage Modèle 99.
Il semblerait que le Modèle 1920 n’ait pas rencontré le succès commercial escompté par Savage Arms qui décida d’interrompre sa fabrication à la veille de la grande crise économique de 1929.
Cette décision scella le destin d’une arme somme toute très intéressante.
Le numéro de série 7710 évoque une fabrication de 1923. La carabine Savage Modèle 1920 dans ses deux versions fut produite à moins de 20.000 exemplaires. Celles qui subsistent à ce jour en bon état d’origine sont relativement rares.
L’arme dont il est question ici m'est parvenue dans un état de conservation remarquable. Je doute qu’elle ait seulement servi à la chasse ou au tir au cours des 91 années écoulées depuis sa fabrication.
Dans l’attente de ma visite inopinée, elle se blottissait discrètement parmi un assortiment de carabines orphelines dans un râtelier d'armes usagées du réputé Magasin Latulippe, au 637 rue Saint-Vallier, dans la belle ville de Québec :
http://www.latulippe.com/
Si d’aventure vous passez à Québec un jour, ne manquez pas de visiter le Magasin Latulippe qui offre un grand choix de vêtements et de chaussures de sport ou de chasse de qualité, ainsi qu’un vaste rayon d’articles de pêche et d’armes de chasse dans les meilleures marques .
Je n’ai pas encore tiré une seule cartouche dans cette vénérable acquisition du mois dernier. Pour une fois je m’abstiendrai de la défigurer en l’affublant d’une optique moderne.
Si vous saviez comme c’est dur…
Oldshot
Le contexte historique :
Nous sommes en 1920, au lendemain de la Grande Guerre.
Pour la majorité des chasseurs américains, la carabine à levier de sous-garde fait figure d’arme de prédilection. Les ventes des carabines Winchester Mod. 94 et Mod. 1895, Marlin 1893 ou Savage Mod. 99 vont bon train, mais bientôt c’est un autre type d’arme qui va prendre son essor sur le marché de l’arme de chasse ou de tir américaine.
A l’inverse des civils, les militaires sont familiarisés avec le « turnbolt rifle » depuis l’adoption en 1892 d’une version américanisée du fusil réglementaire des concepteurs norvégiens Ole Krag et Erik Jorgensen. La fabrication du Krag-Jorgensen américain chambré en calibre « 30 U.S. Army » (ou plus communément « 30-40 Krag ») a débuté à l’arsenal de Springfield en 1894.
Surclassés par le Mauser espagnol Mod. 93 et la munition 7x57 mm Mauser durant la Guerre hispano-américaine de 1898, le calibre 30-40 Krag et la carabine Krag-Jorgensen cèdent la place au « calibre 30, modèle de 1903 » (appelé 30-03) et à la carabine Springfield Mod. 1903, nouvelle plateforme réglementaire dont le design emprunte largement aux brevets de la Mauser-Werke.
En 1906 le transitoire calibre 30-03 est remplacé par le « calibre30, Modèle de 1906 » (en bref : 30-06 Sprfld.), et les carabines Springfield 1903 déjà produites sont modifiées en conséquence.
Survient le conflit mondial de 1914-1918 dans lequel les Etats-Unis d’Amérique s’impliqueront militairement en 1917.
Les carabines Springfield 1903 n’étant pas disponibles en quantités suffisantes, les « Sammies » qui en 1917 viennent renvoyer l’ascenseur au marquis de Lafayette seront principalement dotés de carabines Enfield P-17 de fabrication Remington, Eddystone ou Winchester.
Les trois entreprises, ayant fabriqué en vastes quantités la carabine Enfield P-14 pour le compte du Royaume-Uni, possédaient l’outillage et l’expertise nécessaires pour adapter l’arme au calibre réglementaire 30-06 Sprfld. et ainsi répondre rapidement aux besoins en armes d’épaule du contingent américain.
Le fusil Enfield P-17, version U.S. de l’Enfield P-14 britannique voyait le jour.
L’élégante carabine Springfield 1903 coûte plus cher à fabriquer, de plus les grands manufacturiers d’armes américains ne sont pas outillés pour la produire massivement.
Désormais les « doughboys » familiarisés avec le « bolt-action rifle » pendant les combats du bois de Belleau, de Château-Thierry ou d’ailleurs envisageraient favorablement ce type de carabine pour l’action de de chasse.
Anticipant la demande future de la clientèle croissante des chasseurs et tireurs, les manufacturiers d’armes américains optent résolument pour le développement et la mise sur le marché de carabines civiles à verrou du type Mauser.
Dès 1920 apparaît la carabine Remington Mod. 30, une version « civilisée » du fusil réglementaire Enfield P-17. Chez Winchester on planche encore sur le futur modèle 54 qui précèdera le Modèle 70 actuel.
La production du Modèle 54 débutera en 1925.
Entreprise manufacturière de moindre envergure que des géants tels Remington ou Winchester, la Savage Arms Corporation était néanmoins à la fine pointe du progrès armurier et de la recherche balistique en 1920 :
A la différence de ses concurrentes à levier de sous-garde, la carabine Savage Modèle 99 était une arme « hammerless » présentant un magasin rotatif qui permettait de chambrer les munitions modernes à projectiles à bouts pointus. Les magasins tubulaires des concurrentes exigeaient des balles à bouts plats ou arrondis.
Si la carabine Winchester Mod. 1895 présentait un magasin interne, elle conservait néanmoins le chien d’armement apparent. Vendue à la Russie tsariste comme fusil réglementaire, cette excellente arme à levier de sous-garde est cependant plus lourde et moins maniable que le Modèle 99 de Savage et les Marlin 1893 ou Winchester Mod. 94.
A cette époque, Savage Arms s’était lancée avec succès dans le développement de sa propre gamme de munitions, s’adjoignant pour la cause les services de Charles Newton, l’un des balisticiens américains les plus prolifiques de l’époque.
Ainsi avaient vu le jour des munitions telles la 22 Savage Hi-Power (1912), connue et jadis appréciée en Europe sous la désignation 5,5x52R mm, la 250-3000 Savage (1915), première cartouche civile américaine à jamais atteindre la vitesse de 3000 pieds/sec. avec une balle de 87 grains, et enfin la 300 Savage lancée en 1920, et dont le développement est attribué à Arthur Savage lui-même, président et fondateur de la Savage Arms Corporation.
http://www.midwayusa.com/product/490602/sellier-and-bellot-ammunition-56x52mm-rimmed-22-savage-high-power-70-grain-soft-point-box-of-20
Le calibre 300 Sav. aux performances balistiques proches du 30-06 Sprfld., précède et inspire de nombreux calibres « medium » américains, en particulier le 308 Win. (7.62x51 NATO pour nos amis militaires…).
Adéquat pour la quête de la plupart des grands-gibiers nord-américains à l’exception des grands ours ou (peut-être…) de l’élan, le 300 Sav. connut une large diffusion chez les chasseurs du Nouveau-Monde.
Même si l’engouement pour ce calibre s’est graduellement démenti à l’avantage du 308 Win., le calibre 300 Sav. conserve un certain degré de popularité à ce jour en vertu des nombreuses armes à feu qui l’ont chambré jusqu’aux années récentes, et surtout pour ses qualités intrinsèques en précision et balistique terminale.
C’est dans ce contexte fertile que Savage Arms choisit de lancer en 1920, sous l’appellation « Savage 1920 Model » une arme à verrou d’une grande originalité.
Une carabine originale :
D’excellente facture, largement en avance sur son temps, la Savage Modèle 1920 emprunte des solutions éprouvées mais apporte aussi plusieurs innovations.
De 1920 jusqu’en 1929, dernière année de fabrication, cette arme fut déclinée en deux variantes :
-la version initiale (décrite et illustrée dans ce texte) était produite pendant la période 1920-1925.
-la version ultérieure, plus étoffée, prit le relai à partir de 1925 et jusqu’à l’abandon définitif du modèle en 1929.
La carabine Savage Modèle 1920 chambrait les deux calibres-phares de Savage Arms : le 250-3000 Sav. et le 300 Sav.
De fait, l’arme était taillée sur mesure pour ces deux cartouches.
Descriptif technique :
La boîte de culasse est une pièce d’acier cylindrique, forgée et usinée, mesurant environ 22,2 cm. de longueur. Le pont antérieur présente un diamètre de 3,6 cm. pour une longueur de 4,4 cm.
La face du tonnerre est plate. Le tenon de recul est un anneau distinct fixé entre l’épaulement du canon et la boîte de culasse, à l’image du design qui sera adoptée bien plus tard pour la carabine Remington Mod. 700, mais à la différence que chez la carabine Savage Modèle 1920 le tenon de recul est taraudé pour recevoir la vis antérieure du pontet.
A l’identique du Mauser 93, le boîtier de culasse n’a pas de collet intérieur.
La boîte de culasse du Modèle 1920 présente un puits d’alimentation d’environ 6,3 cm. de long. Le pont postérieur est conçu pour l’approvisionnement du magasin au moyen de lames-chargeurs. Le magasin aveugle reçoit 5 cartouches disposées en quinconce.
Très étroit, le pont arrière du boîtier mesure environ 3,1 cm..
Une encoche profonde divise en deux sections le côté droit du pont arrière. En s’encastrant dans l’encoche, la base du levier de culasse fait office de troisième tenon de verrouillage (ou encore de tenon de sécurité advenant une rupture des deux tenons opposés situés en tête de culasse).
La boîte de culasse se prolonge d’environ 9 cm. vers l’arrière du pont postérieur et reçoit le mécanisme de mise en sûreté par poussoir. La sûreté bloque le chien et la culasse. Une cheville cylindrique est soudée sous, et à l’arrière du boîtier. Taraudée elle sert à ancrer le système dans la crosse.
La détente à double bossette ne comporte pas de réglage. Elle est fixée au boîtier par une goupille.
La culasse en acier, forgée et usinée, est du type Mauser à doubles tenons de verrouillage opposés en tête. Elle affiche un diamètre de 1,77 cm. et reçoit une lame d’extracteur non-rotative de style Mauser, fixée par un anneau d’extracteur en deux sections.
Le tenon de verrouillage gauche est rainuré afin de permettre le passage de l’éjecteur dont le design très simple emprunte à celui de la carabine Springfield 1903.
L’avant de la culasse de la carabine Savage Modèle 1920 est partiellement encavé pour intégrer le culot de la cartouche. La partie non-encavée permet à la griffe de l’extracteur de saisir la cartouche pendant l’alimentation, prévenant ainsi la double alimentation de l’arme.
Un large évent pratiqué dans la face inférieure de la culasse, au niveau de l’encoche de l’arrêtoir est prévu pour diverger les gaz de combustion dans le magasin s’il advenait une rupture du culot ou une perforation de l’amorce de la munition.
Le corps de la culasse est percé, usiné et taraudé depuis sa partie arrière pour recevoir l’aiguille du percuteur, le ressort, le chien et le bouchon. La ressemblance avec le bouchon de la carabine Springfield 1903 est certaine.
La culasse s’arme à l’ouverture.
La gâchette fait office d’arrêtoir de culasse.
Pour déposer la culasse il convient de pousser la sécurité vers l’avant et de retirer la culasse en pressant la détente à fond.
Le pontet fait d’une pièce en tôle emboutie recouvre le magasin.
Pour démonter l’arme il faut déposer les quatre vis du pontet, ainsi que la vis du canon située à l’avant de la crosse. Il faut ensuite retirer la fine plaquette de tôle qui recouvre la détente et dévisser la vis fixée à la cheville d’ancrage du système.
Les particularités de l’arme :
La carabine Savage Modèle 1920 est une authentique « short-action » à l’avant-garde de son époque. Il s’agit d’une arme de gros calibre à percussion centrale, à culasse courte de type Mauser.
L’arme présentée ici chambre le calibre 300 Sav.
Elle est dotée d’un canon à profil léger de 61 cm. (24’’) identique aux canons que Savage montait à la même époque sur son Modèle 99 « Lightweight ».
Très fine, la crosse en noyer est vernie et sobrement quadrillée à la main. Elle présente une pente droite, un devant en forme de « Schnabel », et une poignée-pistolet avec capuchon en plastique. La plaque de couche rainurée, légèrement incurvée, est en tôle emboutie. Le logo Savage à la tête d’indien est gravé au niveau du talon.
Les organes de visée sont constitués par un mince guidon encastré et vissé dans un socle faisant partie intégrale de l’extrémité du tube, et une hausse à lame du type « buckhorn » montée en queue d’aronde sur le canon.
La pose d’une lunette de tir sur cette carabine imposerait un montage latéral et la modification de la courbure du levier de culasse. Elle est envisageable entre des mains expertes mais présenterait l’inconvénient de réduire la valeur de collection d’une arme relativement rare et en excellent état.
Non chargée, la carabine qui affiche un poids de 2,810 kg. préfigure avec plusieurs décennies d’avance les carabines « lightweight » contemporaines.
La Savage Modèle 1920 chambrait aussi le calibre 250-3000 Sav. avec un canon de 56 cm. (22’’) au pas d’un tour sur 36 cm. (1-14’’).
L’arme présentée ici porte les marquages suivants :
-du côté droit du boîtier de culasse :
Savage 1920 Model
7710
-sur le côté droit du tonnerre :
Hi-pressure steel
-< Sav. .300 >-
-sur la lame de la hausse :
Savage Arms Corp.
Utica N.Y. Patent Pend’
-sur le dessus du canon:
Manufactured by Savage Arms Corp. Utica N.Y. U.S.A.
Pat.-march 28.1916. dec. 26.1916. june.17.1919
-à l’extrémité du canon, sur le socle de la mire :
Pat. Sept.4.06
La raison pour laquelle Savage décida en 1929 d’abandonner la carabine Modèle 1920 n’est pas établie avec certitude.
En 1921 cette arme se détaillait pour un prix suggéré de $ 51.50, montant légèrement supérieur à celui d’une carabine à levier de sous-garde Savage Modèle 99.
Il semblerait que le Modèle 1920 n’ait pas rencontré le succès commercial escompté par Savage Arms qui décida d’interrompre sa fabrication à la veille de la grande crise économique de 1929.
Cette décision scella le destin d’une arme somme toute très intéressante.
Le numéro de série 7710 évoque une fabrication de 1923. La carabine Savage Modèle 1920 dans ses deux versions fut produite à moins de 20.000 exemplaires. Celles qui subsistent à ce jour en bon état d’origine sont relativement rares.
L’arme dont il est question ici m'est parvenue dans un état de conservation remarquable. Je doute qu’elle ait seulement servi à la chasse ou au tir au cours des 91 années écoulées depuis sa fabrication.
Dans l’attente de ma visite inopinée, elle se blottissait discrètement parmi un assortiment de carabines orphelines dans un râtelier d'armes usagées du réputé Magasin Latulippe, au 637 rue Saint-Vallier, dans la belle ville de Québec :
http://www.latulippe.com/
Si d’aventure vous passez à Québec un jour, ne manquez pas de visiter le Magasin Latulippe qui offre un grand choix de vêtements et de chaussures de sport ou de chasse de qualité, ainsi qu’un vaste rayon d’articles de pêche et d’armes de chasse dans les meilleures marques .
Je n’ai pas encore tiré une seule cartouche dans cette vénérable acquisition du mois dernier. Pour une fois je m’abstiendrai de la défigurer en l’affublant d’une optique moderne.
Si vous saviez comme c’est dur…
Oldshot
Dernière édition par oldshot le Mar 25 Nov 2014 - 10:30, édité 5 fois
oldshot- modo
- Nombre de messages : 10821
Age : 77
Localisation : La Belle Province
Emploi : retraité
Loisirs : chasse, tir, lectures
Date d'inscription : 25/01/2010
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
Superbe article et arme magnifique !
Merci pour cette page d'histoire
Tu n'oublieras pas de nous gratifier d'un carton lorsque tu auras taquiné un peu la vieille dame!
Merci pour cette page d'histoire
Tu n'oublieras pas de nous gratifier d'un carton lorsque tu auras taquiné un peu la vieille dame!
Invité- Invité
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
Superbe review oldchap.
Vous avez raté une carrière de journaliste armurier.
Vous avez raté une carrière de journaliste armurier.
AR59- general
- Nombre de messages : 2284
Age : 60
Localisation : Là haut
Date d'inscription : 28/12/2011
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
Tu es le meilleur Oldshot !
bebo- colonel
- Nombre de messages : 992
Age : 77
Localisation : St Etienne 42 France
Loisirs : Tir et Tir : .308w 9.3x62 30-06 375 H&H
Date d'inscription : 27/10/2013
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
Pinaise on apprend plein de choses ici !
eddylomaxx- first lieutenant
- Nombre de messages : 409
Age : 52
Localisation : A l'Ouest, mais pas trop !
Date d'inscription : 07/11/2012
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
mp envoyé à oldshot.
avez vous des recettes qui vont bien pour le rechargement en 250 Savage pour une mod 1920 avec des ogives sierra 87gn et 90gn avec les poudres Vectan.
avez vous des recettes qui vont bien pour le rechargement en 250 Savage pour une mod 1920 avec des ogives sierra 87gn et 90gn avec les poudres Vectan.
CASIROYAL- corporal
- Nombre de messages : 99
Age : 54
Localisation : lyon
Emploi : technicien
Loisirs : chasse/club de tir
Date d'inscription : 19/05/2014
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
superbe article encore une fois
J_R- brigadier-general
- Nombre de messages : 1197
Age : 49
Localisation : Hérault
Loisirs : Tir, crossfit, randos ...
Date d'inscription : 06/10/2016
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
J'ai bien reçu le MP de CASI ROYAL et j'y répondrai demain (Heure du Canada).
J'ai revendu cette superbe carabine à un collectionneur canadien. Je possède toujours une Savage Mod. 14 "American Classic" que je destinais à la chasse d'affût du brocard en France.
Les années passent et les projets s'estompent.
Dans mon Alsace natale les dégâts des sangliers ont atteint des proportions telles que les chasseurs bas-rhinois sont invité à chasser Naf-Naf de nuit.
Pendant ce temps on durcit la réglementation des armes.
Pourrait-on m'expliquer?
J'ai revendu cette superbe carabine à un collectionneur canadien. Je possède toujours une Savage Mod. 14 "American Classic" que je destinais à la chasse d'affût du brocard en France.
Les années passent et les projets s'estompent.
Dans mon Alsace natale les dégâts des sangliers ont atteint des proportions telles que les chasseurs bas-rhinois sont invité à chasser Naf-Naf de nuit.
Pendant ce temps on durcit la réglementation des armes.
Pourrait-on m'expliquer?
oldshot- modo
- Nombre de messages : 10821
Age : 77
Localisation : La Belle Province
Emploi : retraité
Loisirs : chasse, tir, lectures
Date d'inscription : 25/01/2010
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
Je tente moi aussi de comprendre ce genre d'inepties, mais je n'y arrive pas
flo66- general
- Nombre de messages : 2699
Age : 31
Localisation : perpignan
Emploi : garde chasse / ouvrier forestier agricole
Loisirs : chasse, tir, peche, champignon, randonnée
Date d'inscription : 18/01/2014
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
En réponse publique à CASIROYAL:
J'ai consulté ce matin les recettes d'Alain Gheerbrant qui m'avait en son temps envoyé une copie de son Guide du Rechargement car nous nous étions liés d'amitié durant mon séjour en France.
Le projectile de 87 grains qu'il avait choisi était un soft-point de Speer.
Avec TU 2000 il préconisait une fourchette allant de 21.8 à 27.8 grains pour une vélocité maximale de 2871 FPS
Avec TU 3000 il préconisait une fourchette allant de 25.5 à 31.6 grains pour une vélocité maximale de 3002 FPS
Avec TU 5000 il préconisait une fourchette allant de 27.8 à 34 grains pour une vélocité maximale de 2986 FPS
Ses autres chargements sont des charges compressées (pas ma tasse de thé...).
Pour moi qui habite le Canada le rechargement de ce beau calibre ne pose aucun problème puisque je dispose de tout l'éventail des marques de poudres de la production mondiale.
En 87 grains je recharge du Hornady 87 gr. avec 36.3 grains de poudre Reloder-15 (Alliant powder) pour une longueur totale de la cartouche (C.O.L.) de 2.444"
J'utilise des douilles Remington et des amorces WLR (Winchester large rifle).
Au cas où tu aurais accès aux poudres Norma, voici les préconisations de la marque:
https://www.norma.cc/en/Ammunition-Academy/Loading-Data/
Pour le cas où tu aurais accès à des poudres US (ou supposées US), voici le site officiel de Hodgdon qui fournit également des recettes avec les poudres IMR et Winchester:
http://www.hodgdonreloading.com/
Je te donne aussi le site de Nosler que tu peux consulter sur le net:
https://load-data.nosler.com/load-data/250-3000-savage/
sur l'essentiel, le calibre 250 Savage est facile à recharger. Les deux poudres que j'utilise le plus fréquemment,selon les projectiles choisis, sont Reloder-15 et IMR4350
J'espère que ces quelques éléments te seront utiles,
Oldshot
J'ai consulté ce matin les recettes d'Alain Gheerbrant qui m'avait en son temps envoyé une copie de son Guide du Rechargement car nous nous étions liés d'amitié durant mon séjour en France.
Le projectile de 87 grains qu'il avait choisi était un soft-point de Speer.
Avec TU 2000 il préconisait une fourchette allant de 21.8 à 27.8 grains pour une vélocité maximale de 2871 FPS
Avec TU 3000 il préconisait une fourchette allant de 25.5 à 31.6 grains pour une vélocité maximale de 3002 FPS
Avec TU 5000 il préconisait une fourchette allant de 27.8 à 34 grains pour une vélocité maximale de 2986 FPS
Ses autres chargements sont des charges compressées (pas ma tasse de thé...).
Pour moi qui habite le Canada le rechargement de ce beau calibre ne pose aucun problème puisque je dispose de tout l'éventail des marques de poudres de la production mondiale.
En 87 grains je recharge du Hornady 87 gr. avec 36.3 grains de poudre Reloder-15 (Alliant powder) pour une longueur totale de la cartouche (C.O.L.) de 2.444"
J'utilise des douilles Remington et des amorces WLR (Winchester large rifle).
Au cas où tu aurais accès aux poudres Norma, voici les préconisations de la marque:
https://www.norma.cc/en/Ammunition-Academy/Loading-Data/
Pour le cas où tu aurais accès à des poudres US (ou supposées US), voici le site officiel de Hodgdon qui fournit également des recettes avec les poudres IMR et Winchester:
http://www.hodgdonreloading.com/
Je te donne aussi le site de Nosler que tu peux consulter sur le net:
https://load-data.nosler.com/load-data/250-3000-savage/
sur l'essentiel, le calibre 250 Savage est facile à recharger. Les deux poudres que j'utilise le plus fréquemment,selon les projectiles choisis, sont Reloder-15 et IMR4350
J'espère que ces quelques éléments te seront utiles,
Oldshot
oldshot- modo
- Nombre de messages : 10821
Age : 77
Localisation : La Belle Province
Emploi : retraité
Loisirs : chasse, tir, lectures
Date d'inscription : 25/01/2010
Re: Savage Modèle 1920 à verrou et percussion centrale
oldshot a écrit:J'ai bien reçu le MP de CASI ROYAL et j'y répondrai demain (Heure du Canada).
J'ai revendu cette superbe carabine à un collectionneur canadien. Je possède toujours une Savage Mod. 14 "American Classic" que je destinais à la chasse d'affût du brocard en France.
Les années passent et les projets s'estompent.
Dans mon Alsace natale les dégâts des sangliers ont atteint des proportions telles que les chasseurs bas-rhinois sont invité à chasser Naf-Naf de nuit.
Pendant ce temps on durcit la réglementation des armes.
Pourrait-on m'expliquer?
Ça fait bien longtemps que je ne cherche plus à comprendre le pourquoi du comment des "têtes pensantes" qui nous gouvernent ...
J_R- brigadier-general
- Nombre de messages : 1197
Age : 49
Localisation : Hérault
Loisirs : Tir, crossfit, randos ...
Date d'inscription : 06/10/2016
Sujets similaires
» percussion centrale
» Percussion centrale d'une cartouche 22 annulaire ?
» catouches 6 mm percussion centrale :ou en trouver ?
» La Savage modèle 11 Scout
» Avis Juxtaposé Bayard a chien extérieur percussion centrale
» Percussion centrale d'une cartouche 22 annulaire ?
» catouches 6 mm percussion centrale :ou en trouver ?
» La Savage modèle 11 Scout
» Avis Juxtaposé Bayard a chien extérieur percussion centrale
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum